Dans les coulisses de la collecte et du traitement des déchets médicaux à Laâyoune

Dans une unité spécialisée dans la gestion des déchets médicaux à Laâyoune. (H.Yara/Le360)

Le 24/12/2024 à 14h01

VidéoMinutieuse, méthodique et implacable: telle est l’approche adoptée pour le traitement des déchets médicaux. À Laâyoune, un circuit bien rodé, des hôpitaux aux usines, permet de neutraliser chaque jour ces résidus. Les images.

Il est 9 heures du matin à l’hôpital Moulay El Hassan Ben El Mehdi. Des sacs aux couleurs vives –jaune, rouge, noir– sont méthodiquement rangés dans une salle isolée. «C’est ici que tout commence. Nous devons trier et sécuriser chaque déchet médical dès sa production pour limiter les risques», nous explique Ismail Bougherouin, responsable qualité de l’établissement.

Une fois triés selon leur nature –infectieux, chimiques, biologiques ou radioactifs– ils sont transférés dans des contenants étanches et codifiés par couleur. Chaque sac est étiqueté pour garantir une traçabilité stricte, du point de collecte jusqu’à l’élimination finale. «L’élimination des déchets médicaux dangereux suit un processus rigoureux, qui s’articule en plusieurs étapes essentielles pour garantir la sécurité des personnes, des écosystèmes et le respect des réglementations en vigueur», assure le responsable.

Une entreprise spécialisée prend le relais par la suite. À bord d’un camion, les sacs collectés sont transportés jusqu’à une usine de traitement. Nous suivons Amal Kadimi, directrice d’une unité spécialisée dans la gestion des déchets médicaux, qui nous ouvre les portes de son centre de traitement. Dès l’arrivée des véhicules, les opérations s’enchaînent avec une précision quasi chirurgicale.

Les déchets sont d’abord pesés et enregistrés dans un système informatique. «Nous traitons quotidiennement des compresses, des pansements, des objets coupants et tranchants comme les lames, les aiguilles et les rasoirs, mais aussi des déchets anatomiques ou biologiques. À cela s’ajoutent les déchets chimiques et, parfois, les déchets radioactifs, qui nécessitent un traitement particulier», précise-t-elle.

À quelques mètres de là, le bruit des broyeurs résonne dans l’entrepôt. Ces machines imposantes transforment les déchets en fragments minuscules, réduisant considérablement leur volume. «Le broyage est une étape clé, car il prépare les déchets à leur stérilisation ou à leur banalisation», poursuit notre interlocutrice.

Dans une autre salle, des dispositifs avancés comme les autoclaves et les micro-ondes entrent en action. «Comme expliqué plus tôt, le traitement débute par une étape de broyage, visant à réduire le volume des déchets et à préparer leur stérilisation. Ensuite, selon leur type, les déchets passent par des micro-ondes ou des autoclaves. Ces dispositifs éliminent les agents pathogènes en appliquant une chaleur intense», détaille Amal Kadimi.

À l’issue de ce processus, les déchets sont transformés en matériaux inertes, assimilables à des déchets ménagers classiques. Ils ne représentent alors plus aucun danger, ni pour l’homme ni pour l’environnement, conclut-elle.

Par Hamdi Yara
Le 24/12/2024 à 14h01