Dans son édition de ce week-end du 17-18 janvier, le journal Assabah rapporte que c’est le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid en personne, qui a supervisé l’opération ayant permis de piéger le juge accusé de corruption, suite à une plainte déposée par une personne, partie prenante dans un dossier soumis au Tribunal.
Le procès traîne en effet depuis plus de sept ans, ajoute la publication arabophone, précisant qu’un différend est né entre le plaignant et le juge, le verdict n’ayant pas été en sa faveur bien qu’il ait versé un pot-de-vin pour un jugement en sa faveur, comme il lui avait été promis.
Le verdict prononcé a ainsi été à l’opposé de ce qui a été convenu, puisque le reste des magistrats n’était pas de mèche avec le président. Le jugement s’est basé sur les preuves et a suivi le cours normal de l’affaire, tient à ajouter le quotidien.Du coup, le plaignant a cherché à récupérer l’argent avancé au président mais ce dernier ne l’entendait pas de cette oreille.Par l’intermédiaire d’un député, il parvient à rencontrer le ministre de tutelle et lui relate les faits et le marché passé avec le président de la Chambre criminelle.
Après quoi, le ministre a décidé de lui tendre un piège et de le prendre en flagrant délit au moment où il allait restituer les 80.000 DH. Et c’est bien ce qui s’est passé jeudi dernier lorsque le juge corrompu rendait la somme d’argent.
En outre, le journal précise que le plaignant ne fait l’objet d’aucune poursuite pour tentative de corruption alors que le mis en cause, à court d’arguments, est auditionné par le procureur général près la Cour d’Appel de Marrakech.
Jusqu’à vendredi, le sort du juge n’a pas encore été connu s’il allait être poursuivi dans le cadre d’un procès ou s’il devait être présenté au conseil de discipline du ministère de la Justice et des Libertés.