Confinement: les festivités du 1er Mai à oublier, les Tarawih aussi

Mosquée Hassan II, Casablanca.

Mosquée Hassan II, Casablanca. . Brahim Taougar / Le360

Revue de presseKiosque360. Les célébrations de la fête du Travail n’auront pas lieu cette année. Les fidèles ne pourront pas non plus accomplir les traditionnelles Tarawih dans les mosquées. De même, les autres activités sociales liées au Ramadan sont annulées.

Le 19/04/2020 à 21h19

Les syndicats seront privés, cette année, des célébrations du 1er Mai, occasion pour contester les politiques sociales et économiques du gouvernement. En effet, les défilés et autres meetings populaires que les centrales syndicales ont l’habitude d’organiser, à cette occasion, n’auront pas lieu à cause du prolongement de l’état d’urgence sanitaire pour un mois supplémentaire. Aussi, certains militants syndicaux ont-ils appelé les dirigeants de leurs centrales à verser le budget habituellement consacré à ces manifestations au Fonds spécial Covid-19, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 20 avril.

Le prolongement de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 20 mai signifie aussi que les Tarawih, traditionnelles prières nocturnes qui rassemblent grand monde pendant les nuits du Ramadan, n’auront pas, non plus, lieu cette année, poursuit le quotidien. Les Marocains devront également renoncer à leurs autres rituels, diurnes et nocturnes, liés à ce mois sacré. Plus de tournois de mini-foot, de longues balades d’après le ftour, ni de veillées dans les cafés ou parties de cartes entre copains. 

Si, pour les syndicats et les travailleurs, surseoir aux célébrations de la fête du Travail, cette année, ne devrait pas poser de problème, il n’en est manifestement pas le cas pour la question des Tarawih, relève le quotidien. C’est sans doute pour cela, et en l’absence d’une fatwa officielle, que certains chioukhs, salafistes et autres, ont déjà anticipé un éventuel mécontentement des fidèles. C’est ainsi, explique le quotidien, que Mohamed Fizazi, cheikh salafiste à ne plus présenter, et Ahmed Raissouni, ancien dirigeant du MUR (bras idéologique du PJD) et président de l’Union internationale des Oulémas musulmans, ont fortement conseillé aux fidèles d’accomplir ces prières à la maison, entre famille, pour des raisons de sécurité sanitaire.

Cette prière n’étant en définitive qu’une «sounna» (tradition) et donc pas une obligation religieuse, le musulman doué d’une forte foi ne cherchera pas, dans le contexte actuel, à l’accomplir à la mosquée et se contentera de la faire chez lui, a notamment écrit l’ancien patron du MUR dans un post publié sur sa page Facebook. Il n’est donc pas nécessaire, d’après lui, d’aller à la mosquée pour cela, par souci de préserver la vie humaine. Naturellement, cet avis religieux n’est pas pour plaire à tout le monde, note encore le journal.

De son côté, le cheikh salafiste souligne que la déclaration de l’état d’urgence sanitaire a pour finalité louable de préserver des vies humaines. Et, estime-t-il, si tout le monde la respecte comme il se doit et que le nombre d’infections continue à baisser, «nous finirons certainement pas faire nos prières à la mosquée pendant les dix derniers jours du Ramadan».

Par Amyne Asmlal
Le 19/04/2020 à 21h19