Poursuivant ses consultations depuis le 4 octobre, le comité de pilotage, chargé par le roi Mohammed VI d’émettre des propositions, a reçu séparément ce matin au siège de l’Académie du Royaume du Maroc des délégations de l’Union constitutionnelle (UC, proche de la majorité), du Mouvement démocratique et social (MDS, proche de la majorité) et du parti islamique PJD.
Si les deux premiers partis politiques ont exprimé devant la presse leur ferme opposition au mariage des mineurs, le PJD, par la voix de Mustapha Azami, membre du secrétariat général, s’est déclaré pour le maintien de la loi qui régit le mariage des mineurs, une question touchant davantage les filles que les garçons et qui préoccupe la société marocaine.
«Nos principes reposent sur le référentiel islamique et sur les propos du roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, selon lesquels le Souverain ne peut pas autoriser l’illicite et interdire ce qui est licite en matière de famille, le socle de la société», a-t-il ajouté en réitérant l’opposition de son parti au changement des lois islamiques sur les questions de l’héritage et de la tutelle des enfants accordée principalement aux hommes.
«Nous proposons à ce que la tutelle et la garde des enfants soient accordées à la femme, mais à condition que le juge soit convaincu que les droits de la femme et des enfants sont violés», a précisé l’ancien ministre délégué chargé du Budget.
Contrairement à ce parti, Mohamed Joudar, secrétaire général de l’UC et Abdessamad Archane, secrétaire général du MDS, ont proposé l’interdiction formelle du mariage des mineurs, l’élargissement de la tutelle à la femme et à la promotion des droits de celle-ci.
Lire aussi : Réforme de la Moudawana: les partis politiques présentent leurs propositions
Le comité de pilotage des consultations poursuivra, ce mercredi après-midi, une dizaine d’autres partis politiques dont le PPS.
Formé par le roi Mohammed VI, le comité de pilotage chargé du processus de consultations en vue de la réforme du Code de la famille œuvre sans relâche, avec la participation des différentes parties intéressées par ce grand chantier sociétal.
Ce comité, présidé par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, comprend le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, la ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar, ainsi que la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach. Il est composé également du président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mohammed Abdennabaoui, du procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du Ministère public, Moulay El Hassan Daki et du président du Conseil supérieur des Oulémas, Mohamed Yessef.