Deux responsables locaux, un représentant de l’autorité et un président de Commune, ont été condamnés à huit mois de prison ferme pour corruption. Cela s’est passé dans la province de Chichaoua, près de Marrakech, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Marghribia dans son édition du week-end des 30 et 31 juillet. Le jugement a été prononcé à l’issue d’un procès marathonien qui a débuté en octobre 2015.
Dans les faits, le caïd de la Commune de Taouloukoute et le président de la Commune de Sidi Abdelmoumen, à Chichaoua, ont été condamnés pour corruption et extorsion de fonds
Les faits remontent au début d’octobre de l’année dernière. Les deux responsables sont tombés dans un guet apens savamment monté par les éléments de la police judiciaire de la ville d’Imintanout. Suite à la plainte de l'homme d'affaires, déposée auprès des services du ministère de la Justice et des libertés via le numéro vert, le parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête. La police judiciaire a pu alors, grâce à ce piège, prendre les deux responsables véreux en flagrant délit.
D’après les éléments de l’enquête, l’homme d’affaires s’est d’abord adressé au président de la Commune, autorité habilitée à délivrer ce genre de document, mais ce dernier a exigé un pot de vin contre ce «service». Acculé, l’entrepreneur s’est ensuite adressé au caïd dont relève la Commune pour protester contre le comportement du responsable communal. Et qu’elle n’a été sa surprise, et surtout sa déception, de voir cet agent de l’autorité locale sauter sur l’occasion et se proposer comme intermédiaire entre les deux hommes!
Le caïd a conseillé au plaignant de répondre favorablement à la «requête» du président de la Commune et qu’il s’assurerait lui-même de la réalisation de son projet.
C’est à ce moment que la victime décide de recourir au ministère de la Justice via la ligne verte mise en place pour lutter contre la corruption. La suite est connue. Le ministère a saisi le Parquet de la ville de Marrakech qui a ordonné l’ouverture d’une enquête par la brigade de la gendarmerie de Chichaoua.
Le plaignant a d’abord été entendu. Les enquêteurs lui ont ensuite suggéré de recontacter le caïd et le président de la Commune pour leur affirmer qu’il s’est finalement résigné et accepte de donner suite à leur demande. Un rendez-vous a été convenu pour leur remettre l’argent. Et c’est là qu’est intervenue la police pour arrêter les deux corrupteurs