«Cellule des trois frères» de Had Soualem: familles et mineurs, les nouvelles recrues du terrorisme mondial

Les images du démantèlement de la cellule terroriste des trois frères dans la banlieue de Casablanca.

Le 30/01/2025 à 19h42

VidéoSelon Haboub Cherkaoui, directeur du BCIJ, «la cellule des trois frères» de Had Soualem projetait des attentats terroristes avec des explosifs au nom de Daech. Le profil des personnes arrêtées traduit des changements majeurs dans la stratégie de recrutement du groupe terroriste.

Le BCIJ a procédé à l’arrestation de quatre individus, dont trois frères. Le cerveau de la cellule, le frère aîné, est un homme marié et père de cinq enfants. Son épouse est actuellement entendue par le BCIJ. Les suspects, âgés de 26 à 35 ans et ayant un faible niveau d’instruction, ont prêté allégeance à Daech dans des vidéos où ils revendiquaient leurs futurs attentats, a déclaré Haboub Cherkaoui. Leurs professions sont modestes: chômeur, employé, saisonnier et marchand ambulant.

Le chef du BCIJ, Haboub Cherkaoui, a mis en lumière le rôle croissant des familles dans l’extrémisme et le recrutement terroriste. Il a notamment souligné le cas de la cellule démantelée, dont le caractère familial représente un facteur de dangerosité. Le frère aîné, a-t-il précisé, a endoctriné les membres de sa famille, transformant celle-ci en un «milieu incubateur de l’extrémisme». Il a également rappelé que des cellules familiales avaient déjà été démantelées par le passé. Il a également souligné que les campagnes de Daech sur internet ont joué un rôle dans la radicalisation des trois frères, les préparant à des actes terroristes.

Depuis 2016, les services de sécurité ont interpellé 600 individus se préparant à mener des actions terroristes en tant que «loups solitaires», a déclaré le chef du BCIJ. Il a également souligné le rôle des réseaux sociaux dans la création de groupes de discussion virtuels favorisant la radicalisation, ainsi que l’émergence d’un «extrémisme cybernétique» chez les mineurs âgés de 14 à 17 ans, une menace croissante selon lui, exploitée par les organisations terroristes.

Des mineurs marocains, endoctrinés et entraînés au combat en Syrie, représentent une menace de retour. Haboub Cherkaoui rappelle plus de 50 mineurs avaient rejoint la Syrie entre 2013 et 2015, et que ces individus, désormais majeurs, ont suivi une formation paramilitaire et certains ont été impliqués dans des actes violents.

La cellule terroriste des trois frères ambitionnait de se replier dans les camps de Daech dans le Sahel. «Leur chef avait l’intention d’emmener ses cinq fils», selon le patron du BCIJ.

La Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a été la première à alerter la communauté internationale sur la menace croissante que représentent Daech et Al-Qaïda dans la région du Sahel. Elle a averti que cette zone était en passe de devenir un refuge pour les organisations terroristes internationales.

Le chef du BCIJ a indiqué que les membres de la cellule ont acquis des produits chimiques, du matériel de soudage et divers articles susceptibles d’être utilisés dans la confection d’explosifs. Selon lui, le démantèlement de la cellule des trois frères a été préparé selon un protocole précis et efficace, impliquant des équipes spécialisées du BCIJ, de la DGST et de la Gendarmerie royale.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 30/01/2025 à 19h42