Casablanca: trois personnes jugées pour kidnapping, vol et détention de Bitcoin

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Revue de presseKiosque360. Trois individus sont passés hier devant le procureur du Roi pour une affaire de tentative d’enlèvement et de séquestration avec vol. A ces chefs d’accusation, s’ajoute la possession d’une importante somme d’argent d’origine inconnue.

Le 09/07/2019 à 20h22

Arrêtés le vendredi 5 juillet dernier, trois individus ont été déférés devant le procureur du Roi de Casablanca pour tentative d’enlèvement et de séquestration avec vol, rapporte le journal Al Massae dans sa livraison du jour.

Outre cette affaire, une autre se développe parallèlement: celle de la détention d’une somme importante d’origine inconnue. Ce sont pas moins de 2 millions de dirhams que l’un des individus avait en sa possession.

Dans cette histoire, la victime est aussi présumée coupable. Elle a, en effet, été kidnappée par deux individus. Ces derniers l’ont emmenée dans une maison, dans la région de Bournazel à Casablanca, dans l’objectif de lui dérober l’importante somme d’argent qu’elle détenait, ajoute le média arabophone.Une intervention de la police judiciaire de Casablanca, a permis de mettre rapidement fin au kidnapping, avant qu’il ne tourne au drame.

Si, dans un premier temps, il n’y avait que deux responsables et une victime, la donne a changé au cours de l’enquête. Les premiers éléments de celle-ci ont permis à la police de se diriger vers la thèse du Bitcoin. Le troisième luron de cette théâtrale histoire tremperait dans un trafic de crypto-monnaie. C’est une de ses connaissances vivant en Europe qui serait en charge du trafic, alors que la “victime” n’a pour mission que l’encaissement de la valeur monétaire au Maroc.

Mais voilà, au Maroc, les transactions à base de crypto-monnaie sont prohibées. Ne se basant sur la signature d’aucun Etat ni la gestion d'une banque centrale, le Bitcoin, notamment, fait encourir de gros risques à ses utilisateurs. Il permet aussi aux acquéreurs de contourner la législation nationale quant aux transactions financières à l’étranger.

De ce fait, la réglementation marocaine prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 500 à 20.000 dirhams d’amende en cas de fabrication, d’émission, de distribution, de vente ou d’introduction sur le territoire de signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal.

Si le Bitcoin n’a ni adresse, ni territorialité, l’acquéreur devient visible en termes de localisation lorsqu’il change sa monnaie virtuelle en monnaie officielle. Il est donc passible de lourdes sanctions et de plusieurs années d’emprisonnement.

Par Khalil Ibrahimi
Le 09/07/2019 à 20h22