A l’instar de la commune de Rabat, le conseil de la ville de Casablanca s’oriente vers un bras de fer avec les exploitants des cafés et des restaurants après la publication du nouvel arrêté fiscal relatif à l’exploitation du domaine public.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week-end (15 et 16 octobre), que la mairie a décidé d’augmenter ostensiblement la redevance d’occupation du domaine public. C’est ainsi que cette taxe a été revalorisée de 300% pour la première catégorie, de 100 à 250% pour la deuxième catégorie et de 40 à 60% pour la troisième catégorie. La maire de Casablanca a justifié cet arrêté fiscal en affirmant que «certains propriétaires de cafés à Casablanca font de fausses déclarations fiscales relatives à la taxe sur les débits de boissons».
Et Nabila Rmili de préciser que pour parer à toutes ces irrégularités, ses services ont procédé à un recencement des cafés au niveau des arrondissements: «Il s’est avéré que certains cafés ne paient pas les redevances d’occupation du domaine public. Encore faut-il préciser que ceux qui paient cette taxe déclarent des valeurs différentes à la commune par rapport à celles qu’ils fournissent à l’administration des impôts», martèle-t-elle. Du coup, la maire a annoncé que les fonctionnaires de la commune vont accomplir leur mission de contrôle et que 3.000 notes seront adressées aux propriétaires de cafés pour qu’ils régularisent leur situation.
Le quotidien Al Akhbar souligne que le coordinateur de la Confédération marocaine des métiers de bouche (CMMB), Mohamed Abdelfadel, a indiqué que «les professionnels ont mis en garde les élus sur les effets inverses de ceux escomptés par l’augmentation des taxes communales. La maire avait déclaré que seuls 20% des propriétaires de cafés s’acquittent de leurs redevances. Nous lui avons répliqué alors que cette décision va pousser les 20% restants à s’aligner sur les contrevenants pour ne pas payer leurs dus. Si la commune veut augmenter ses recettes, elle doit d’abord régulariser la situation des cafés et des restaurants qui ne disposent pas d’autorisation ou qui ne paient pas les taxes communales».
Le coordinateur de la CMMB a, toutefois, tenu à rappeler que la maire de Casablanca avait accepté la proposition des professionnels de reporter l’approbation de ces amendements tout en ouvrant la porte du dialogue sur cette question.