Le maire de Casablanca, l’islamiste Abdelaziz El Omari, se retrouve encore une fois dans une situation peu enviable. Et pour raison, les Sociétés de développement local, SDL, qui mènent actuellement plusieurs projets structurants dans la ville, risquent d’être paralysées. Les élus du conseil de la ville ont en effet décidé de bloquer les finances de ces sociétés. L’opposition des élus porte sur un montant de 134 millions de dirhams, soit l’équivalent de la dotation budgétaire accordée aux SDL dans le cadre du budget de la commune pour l’année en cours.
D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 22 et 23 juin, les membres du conseil conditionnent le déblocage des budgets des SDL à la production, par ces dernières devant l’instance élue, d’une situation détaillée de leurs finances. Les élus de la Métropole invitent également les directeurs des sociétés en question à présenter, devant les commissions, un exposé des projets réalisés et ceux en cours de réalisation et d’achèvement, menés dans le cadre du plan de développement local de la ville.
Concrètement, précise le journal, le conseil de la ville de Casablanca a accordé, au titre de l’année 2019, une dotation de 10 millions de dirhams à la SDL Casa Prestations, pour la gestion du marché de gros des fruits et légumes. La même société a bénéficié d’une deuxième dotation, pour le même exercice, de 5 millions de dirhams pour élaborer une stratégie de communication et une autre rallonge d’un million de dirhams pour la prise en charge d’une unité dans le cadre du programme arrêté avec la Banque mondiale.
Pour sa part, Casa Transport s’est vu accorder une enveloppe de 6,5 millions de dirhams afin de faire face au déficit d’exploitation de la première ligne du tramway. Casa Patrimoine, elle, a bénéficié d’un budget de 14 millions de dirhams, en quatre tranches, pour mener plusieurs projets à caractère culturel, dont notamment la création d’un musée consacré à la mémoire sportive de Casablanca et un autre dédié à l’Aéropostale. Deux autres SDL, Casa Ressources et Casa Environnement, ont bénéficié respectivement d’un financement de 8 millions de dirhams et de 12 millions de dirhams au titre de la participation du conseil de la ville dans leur capital.
Les élus de la ville, souligne Assabah, considèrent que ces montants sont énormes eu égard à la nature des chantiers réalisés. Cela, affirment-ils, alors que la ville croule sous des problèmes structurels et que la qualité de gestion des services en relation directe avec les citoyens ne cesse de se dégrader. Les membres du conseil de la ville reprochent par ailleurs à la plus grande de ces SDL, CasaDev, de s’accaparer près de 70% des chantiers engagés. Or, malgré l’effort consenti par le conseil de la ville pour régulariser la situation de cette SDL et de la mettre en conformité avec la loi, relève le quotidien, ces derniers n’arrivent toujours pas à la contrôler.
Dans ce cas, précise Assabah, la ville ne participait qu’à hauteur de 34% dans le capital de cette SDL, alors que légalement, cette participation des instances élues doit être d’au moins 51%. Cette situation n’a pu être régularisée qu’à l’occasion de la publication d’un arrêté municipal pris en mars dernier, lors de la session ordinaire du conseil. La SDL, note le journal, créée en 2008, voit, par la même occasion, son capital porté à 40 millions de dirhams.