Casablanca: des maisons s'effondrent, les habitants paniquent

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Revue de presseKiosque360. Cinq maisons se sont effondrées dans l’ancienne médina. Le drame, heureusement, n’a pas causé de pertes humaines. Mais il pose, une fois encore, la question de l’efficacité du programme de relogement des habitants de près de 10.000 maisons menaçant ruine à Casablanca.

Le 11/03/2018 à 21h26

Les habitants de l’ancienne médina de Casablanca ont vécu une grosse frayeur, samedi, suite à l’effondrement de cinq maisons. Un drame qui n'a, heureusement, pas causé de décès. Les occupants de ces habitations s’étaient, en effet, déjà préparés au pire, affirme le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 12 mars, précisant que les autorités locales elles-mêmes avaient déclaré que les maisons en question menaçaient ruine. Inquiétés par les conditions climatiques, les habitants se sont d'ailleurs adressés aux autorités de leur arrondissement, qui leur ont conseillé de vider les lieux.

En fin de matinée, une première maison de trois étages s’est effondrée suite à un court-circuit. Les quatre autres ont suivi. Ces effondrements ont fait trois blessés qui ont été évacués vers l’hôpital. Le drame a eu lieu à «Derb Hoummane», dans l’ancienne médina, précise le journal. Ce quartier a d'ailleurs fait l’objet d’un programme de recasement qui a profité aux habitants des maisons menaçant ruine recensées par les autorités compétentes, ajoute Assabah.

Cependant, il est des cas où, dans une même maison, des familles vivent avec leurs enfants, les conjoints de leurs enfants et leurs petits-enfants. Or, dans ce cas de figure, les enfants refusent souvent de continuer à habiter avec leurs parents et exigent de bénéficier, eux aussi, de leurs propres appartement dans le cadre de ce programme. Ce qui n’est pas possible. Ils ont donc décidé de rester au risque de recevoir le toit de la maison sur la tête.

Assabah affirme, à ce propos, qu’une convention a été signée pour une valeur de 1,759 milliard de dirhams, pour traiter le problème des maisons menaçant ruine dans l’ancienne médina. Ce programme devrait permettre de reloger pas moins de 9.250 ménages, notamment dans les zones de Hay Mohammedia, Derb Seltane et l’ancienne médina.

En outre, le quotidien Al Massae, qui rapporte également cet incident, parle d’un autre cas d’effondrement le même jour. Il s’agit, cette fois, de l’écroulement de la toiture d’une terrasse de café dans le quartier Bouchentouf. L’incident a fait quelques blessés parmi les occupants de la terrasse, affirme le journal.

Akhbar Al Yaoum, qui s'intéresse aussi à ce drame dans son numéro du même jour, évoque une ancienne interview réalisée avec le maire PJDiste de la ville, Abdelaziz El Omari. Ce dernier y affirme, en parlant des habitations menaçant ruine, qu’il s’agit d’une «question complexe». «La ville a honoré tous ses engagements pour résoudre cette problématique. Le Conseil de la ville a versé sa quote-part financière relative à ce programme et a délivré les permis de démolition pour ces maisons en se basant sur l’expertise d’un cabinet spécialisé», affirme le maire pour se dédouaner.Cependant, ajoute le maire de la ville, malgré tout cela, certains habitants refusent de quitter leur maison, soit parce qu’elle est proche de leur lieu de travail, soit parce qu’ils ne versent que des loyers très modestes.

C’est un problème qui ne date pas d’hier et qui a malheureusement déjà fait beaucoup de victimes, affirme pour sa part Al Ahdath Al Maghribia qui consacre une longue analyse à ce problème dans son édition du lundi 12 mars. Le quotidien est ainsi revenu sur la série noire des effondrements qu’a connue la ville ces dernières années, le plus meurtrier ayant été celui de l'écroulement de trois immeubles dans le quartier de Bourgogne (23 morts).Al Ahdath évoque le drame, plus récent, du quartier de Sbata, qui a fait 4 morts.

Par Amyne Asmlal
Le 11/03/2018 à 21h26