Le conseil de la ville s’apprête à déloger deux hauts lieux commerçants de Casablanca. C’est ainsi que Derb Omar et Derb Ghellef seront bientôt vidées et leurs occupants transférés en dehors de la ville. Le conseil de la ville, dirigé par le PJD, vient en effet d’allouer une enveloppe de 8 millions de dirhams pour réaliser une étude dont l’objet est de décider si les endroits choisis sont adaptés.
D’autres sites sont concernés par ce projet de délogement, tels que le marché aux grains sis boulevard Mohammed VI (Rahba) et les «ferrailles» de Salmiya et de Ain Sbaâ, entre autres, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 1er avril.Pour financer ce projet, note le journal, le conseil de la ville compte puiser dans la troisième tranche du prêt accordé par la Banque mondiale, laquelle porte sur une enveloppe de 230 millions de dirhams.
Pour le moment, explique le journal, une enveloppe de 5 millions de dirhams a été consacrée à l’étude relative au transfert de Derb Omar, Derb Ghallef et le marché aux grains. Les études portant sur les autres sites nécessiteront, elles, un montant de 3 millions de dirhams. La programmation de ces projets, rappelle Al Ahdath Al Maghribia, a été votée par le conseil de la ville lors de sa dernière session ordinaire du mois de février.
D’après le quotidien, Derb Omar, qui a toujours constitué une problématique pour les dirigeants de la ville, sera transféré loin du centre-ville. Le site choisi est situé dans la province de Médiouna, et plus précisément dans la commune de Mejjatia-Ouled Taeib, la plus vaste de la province. Le but de ce projet étant de décongestionner le centre de la ville, note le journal, précisant que cette zone connaît des problèmes de circulation à cause des camions.
Ce projet, dont le coût global s’élève à 600 millions de dirhams, s'étend sur une superficie d’environ 40 hectares, rappelle Al Ahdath Al Maghribia. Le nouveau site sera doté d’entrepôts, de magasins, de parkings, de zones de groupage et de dégroupage, de cafés, de restaurants, de bureaux, d’hôtels et d’agences bancaires, entre autres commodités. Il est également prévu d’y créer une zone d’habitation avec notamment un lotissement (R+3) comptant des lots de 80 m², en plus des équipements de proximité.
Cela dit, souligne le journal, le conseil de la ville compte déjà une expérience fâcheuse en la matière. Il s’agit de la construction, il y a quelques années, d’un centre commercial (souk) à Sidi Othmane, près des abattoirs municipaux, mais le site a fini en ruine. Ses constructions n’étaient pas du tout adaptées au genre de commerce qu’il était censé abriter, en plus de l’absence d’équipements complémentaires, comme des parkings pour automobiles et camions, souligne le journal.
Par ailleurs, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, il ne sera pas aisé de déloger les commerçants des quartiers de Derb Omar et Derb Ghallef. Ces derniers craignent en effet que leur activité ne soit affectée par cet éloignement. Le conseil de la ville, lui, n’en a cure. Les problèmes de circulation dans cette zone et la problématique des marchands ambulants sont autant d’arguments qui l’encouragent à mener à bout ce projet. Certains commerçants ne sont cependant pas tout à fait contre, à condition, toutefois, que le nouveau site soit organisé en fonction de la nature des activités et que les magasins dont ils hériteront soient suffisamment grands.