Fès, l’une des plus anciennes cités impériales du Maroc, traverse ces derniers jours une vague de chaleur exceptionnelle, avec des températures qui ont dépassé les 45 degrés Celsius. Une situation météorologique extrême qui a bouleversé le rythme de vie quotidien des habitants, contraints de réduire leurs déplacements et d’éviter toute sortie durant les heures les plus chaudes de la journée.
En pleine journée, l’ambiance dans les rues de la ville est quasi désertique. Seules quelques silhouettes apparaissent çà et là, tandis que la grande majorité des Fassis choisissent de rester à l’abri dans leurs maisons, en attendant que la fournaise baisse à la tombée de la nuit. À la faveur du soir, le décor change radicalement. Les espaces verts et les places publiques reprennent vie, devenant le théâtre d’un regain d’animation, dans une quête collective d’un souffle d’air frais.
Dans des témoignages recueillis par Le360, plusieurs citoyens soulignent une baisse notable de l’activité dans la ville. «C’est une chaleur plus intense que celle des dernières semaines», déclare l’un d’eux, pointant du doigt les conséquences directes de cette canicule sur les secteurs commercial et touristique, notamment dans la médina, cœur historique de Fès.
De nombreux visiteurs, à la recherche d’un climat plus clément, préfèrent ainsi s’orienter vers les villes côtières, offrant des températures plus douces et une offre de loisirs plus variée. Ce choix pénalise les flux touristiques estivaux à Fès, pourtant réputée pour son riche patrimoine architectural et culturel.
Malgré cette météo éprouvante, certains touristes venus de France, d’Espagne ou de Turquie affirment avoir maintenu leur séjour par passion pour la découverte. Ils estiment que les fortes températures, bien que contraignantes, restent un obstacle surmontable face à la beauté envoûtante des ruelles de la médina et à l’authenticité de ses souks.
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Rachid Dahak, guide touristique local, confirme cette tendance. Il explique que la chaleur affecte non seulement les visiteurs, mais aussi les habitants, dont beaucoup préfèrent fuir la ville pour rejoindre des destinations balnéaires. Selon lui, cette situation est symptomatique d’un climat extrême. Fès connaît des étés torrides et des hivers rigoureux, ce qui rend la ville moins attractive en été pour ceux qui recherchent des conditions climatiques modérées.
Une urbanisation à repenser
Face à cette situation, la Direction générale de la météorologie a émis une alerte, prévoyant la poursuite de cette vague de chaleur jusqu’à dimanche prochain, avec des températures pouvant atteindre ou dépasser 44°C dans plusieurs provinces de la région Fès-Meknès et d’autres parties du Royaume. Les autorités recommandent la plus grande vigilance, notamment pour les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de pathologies chroniques, face aux risques sanitaires liés à l’exposition prolongée à la chaleur.
Cette canicule relance une fois de plus les débats autour de l’adaptation urbaine au changement climatique. Fès, comme d’autres grandes villes marocaines, est appelée à repenser ses aménagements pour mieux affronter ces épisodes extrêmes. Les urbanistes plaident pour le développement des espaces verts, l’intégration de solutions d’ombrage, et la création d’infrastructures résilientes afin d’atténuer les effets de la chaleur et garantir des conditions de vie plus supportables pour les résidents comme pour les visiteurs.












