Canicule: comment réagissent les Marocains

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Revue de presseKiosque360. Face à la canicule inhabituelle qui sévit depuis le début de l’été, les Marocains s’adaptent comme ils peuvent, soutenus par un génie séculaire du système «D».

Le 06/08/2018 à 21h33

La forte chaleur qui sévit partout au Maroc cette année, conséquence indirecte du changement climatique que vit la planète, n’est que l’aspect local d’un phénomène planétaire en passe de devenir structurel avec des conséquences écologiques prévisibles, et parfois dramatiques. C’est le constat que fait le quotidien arabophone Assabah dans son édition de ce mardi 7 août. 

Ainsi, les Marocains, pour qui la période de l’été a longtemps été une opportunité de découvrir les plaisirs de la mer et le charme de la montagne, sont confrontés aujourd’hui à des températures frôlant les 50°C dans certaines régions et 35°C à l’ombre dans d’autres avec des coups de soleil meurtriers.

Les pouvoirs publics, ajoute le journal, prenant au sérieux l’impact du phénomène sur la santé des citoyens, ont donné très tôt l’alerte en sensibilisant sur les risques encourus, prodiguant également des conseils, comme boire beaucoup d’eau pour se réhydrater convenablement et se protéger la tête du soleil pour éviter les insolations.

Les Marocains font comme ils peuvent pour échapper à la fournaise insupportable, jour et nuit dans certaines villes comme Marrakech, et goûter à un peu de fraîcheur. Ainsi, dans la ville ocre, le quotidien des Marrakchis est réglé sur le thermomètre. Le jour, on a l’impression de se trouver dans une ville abandonnée. Seuls quelques touristes venus de pays froids osent sortir. Le soir, la ville se réveille de sa torpeur et parcs et fontaines publiques reçoivent une marée humaine avide de fraîcheur. Les grandes surfaces commerciales sont également un refuge pour de nombreux «acheteurs» qui apprécient surtout la douceur de la climatisation. Quelques familles préfèrent même emporter leurs ustensiles de cuisine pour préparer leur repas sous les arbres de Gueliz dans les espaces verts de l’avenue Mohammed VI. Les sacs en plastique bourrés de morceaux de glace que l’on met sur la tête sont également une astuce que l’on doit au génie des braves bahjaouis pour contrer les effets néfastes de la canicule.

A Fes, autre ville où les habitants sont confrontés à une chaleur infernale, surtout les catégories défavorisées, une commune dirigée par des élus PJD a fermé des piscines et des fontaines la journée, et jusqu’à 18 heures, rapporte Assabah, en précisant que cette décision a privé un grand nombre de familles modestes de la possibilité de profiter de ce bien public. Ce qui a forcé, chaleur oblige, beaucoup d’enfants à se jeter dans des barques d’eau marécageuse avec les risques sanitaires que cela comporte. Et tant pis pour les promesses électorales, s’indigne le journal arabophone. 

Par Said Fathallah
Le 06/08/2018 à 21h33