C'est le ras-le-bol chez les sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf. Selon Al Ahdath Al Maghribiya, dans son édition de ce mardi 13 mai, la "wilaya de Laâyoune" a été le théâtre de violents accrochages entre les milices du Polisario et des manifestants en colère, dans la nuit du dimanche 11 mai. Citant des sources journalistiques sur place, le journal indique que le siège de cette structure a été attaqué par des dizaines de voitures transportant des manifestants déchaînés. Les jeunes, révoltés par les conditions humanitaires chaotiques qui règnent dans les camps, ont investi les lieux et mis le feu aux radars et cassé un certain nombre de voitures. Les milices du Polisario ont trouvé du mal à maîtriser les insurgés, selon Al Ahdath, qui ajoute que les pompiers sont arrivés avec un retard de 45 minutes.
Le silence des autorités algériennes
Contacté par Al Ahdath, l'ancien cadre du Polisario et militant sahraoui exilé en Mauritanie, Mustapha Selma Ould Sidi Mouloud, a confirmé ces informations estimant que les évènements, du dimanche soir, traduisent le ras-le-bol des séquestrés après de longues années de répression et de terreur. Une persécution qui a touché, en premier lieu, les opposants à la politique du clan de Mohamed Abdelaziz, considérés comme des éléments subversifs. Selon Mustapha Selma, qui a fait les frais d'un règlement de compte en bonne et due forme de la part du Polisario après s'être prononcé pour le plan d'autonomie du Sahara, considère que les dernières manifestations ont été menées par les membre de la tribu "jenhat rguibat" réputés pour être pacifistes.
Pour sa part, Al Massae nous informe que ces affrontements ont éclaté après l'arrestation d'un jeune sur ordre du gouverneur du camp. Le prévenu, empêché d'ouvrir un petit commerce jouxtant son domicile, avait eu une prise de bec avec ledit responsable. Le plus terrible dans toute cette histoire est le silence des autorités algériennes qui n'arrêtent pas de critiquer le Maroc sur la question des droits de l'homme. Au moment où ce pays connait les plus grandes violations de ces droits, non seulement dans les camps du Polisario dans le désert algérien, mais aussi dans toutes les villes du pays, celles de la Kabylie en premier lieu.