La liste des biens de la ville de Rabat cache plusieurs secrets et scandales que le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum détaille partiellement dans sa livraison du jeudi 13 août. Cette liste s’étend régulièrement par l’ajout de nouveaux noms qui ont eu leur part de ce gâteau.Selon Abdeslam Balaji, membre du Parti Justice et développement (PJD), qui s’apprête à abandonner officiellement et définitivement son poste d’adjoint du maire de la ville, cette liste devait être publiée en toute transparence pour être connue des Marocains et, notamment, des habitants de la capitale administrative. L’objectif de cette démarche était de permettre aux citoyens de connaître avec exactitude les biens de la ville de Rabat ainsi que leurs bénéficiaires. «Il a été cependant étonné du manque de transparence qui règne sur ce dossier. Alors que, sur sa demande, une liste avait été dressée, celle-ci a fini séquestrée dans le bureau de fathallah Oualalou».
Cette démarche a coïncidé, selon Akhbar Al Yaoum, avec l’entrée de certains chanceux dans le club fermé des bénéficiaires des biens de la Commune, des biens tels que villas, immeubles, clubs et complexes commerciaux. «Quelques-uns d’entre eux ont même amassé des fortunes», rapporte le quotidien. Ainsi, selon Balaji, des occupants de villas et appartements ne paient pas un sou à l’Etat.
Des sources citées par le quotidien attribuent le refus de responsables de la Commune de rendre publique cette liste à leur implication dans des transactions pas toujours transparentes. C’est ainsi que le quotidien donne l’exemple de responsables, d’élus et de militaires qui ont profité de ces biens. «Le fils d’un général a même réussi, à Ifrane, à vendre un local commercial dont il était bénéficiaire alors que la loi interdit ce genre de transactions», rapporte Akhbar Al Yaoum.Selon les mêmes sources, l’approche de la fin du mandat de l’actuel Conseil de la ville a poussé quelques responsables à préparer le terrain à de nouveaux bénéficiaires. «D’après plusieurs sources concordantes, des locaux commerciaux appartenant à la Commune ont été vendus à des prix faramineux par des responsables de la ville et des élus. L’un d’entre eux a réalisé une plus-value de plus d’un million de DH qu’il a aussitôt blanchis en les injectant dans un projet au nom d’un de ses proches», souligne le quotidien.
Les biens de la ville de Rabat représentent, selon le quotidien, un héritage «pourri» que se transmettent à tour de rôle les différents Conseils de la ville qui se succèdent. Le rendre public pourrait nuire aux intérêts de ceux qui luttent pour le garder dans l’ombre.