Barrages: un taux de remplissage préoccupant, seulement 30,2% au niveau national

Vue du barrage Abdelmoumen, à quelque 60 kilomètres de la ville côtière marocaine d'Agadir, le 23 octobre 2020. 

Vue du barrage Abdelmoumen, à quelque 60 kilomètres de la ville côtière marocaine d'Agadir, le 23 octobre 2020.  . Fadel Senna / AFP

Le taux de remplissage moyen des principaux barrages du Maroc est de seulement 30,2% au 6 juillet 2022, contre plus de 46% il y a un an jour pour jour. Le barrage Al Massira, le deuxième plus grand du pays, n’est rempli qu’à 5% de ses capacités.

Le 06/07/2022 à 11h32

L’épisode de sécheresse qu’a connu le Maroc cette année a laissé des traces. Les retenues d’eau des principaux barrages du Maroc continuent de baisser de manière inquiétante. Selon les données de la Direction générale de l'eau, relevant du ministère de l'Equipement, au 6 juillet les retenues des principaux barrages nationaux se limitent à 4,8 milliards de mètres cubes sur une capacité totale de 16,1 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage moyen de seulement 30,2%. A la même période l’année dernière, ce taux était encore de 46%, soit près de 2,8 milliards de mètres cubes de plus.

Dans le Nord du Maroc, relativement épargné par les pénuries d'eau, certains barrages sont encore bien pourvus. C’est le cas pour le Barrage Al Wahda, le plus grand du pays, qui affiche un taux de remplissage de 50,4%. Mais globalement, les niveaux des retenues d’eau ont beaucoup baissé. Le barrage Idriss 1er, près de Fès, est rempli à 38,8% (contre 69,4% il y a un an), et le barrage Sidi Mohammed Benabdellah, près de Rabat, affiche un taux de remplissage de 34,2% (61% il y a un an).

Au sud du fleuve Oum Errabiâ, la situation, déjà critique, s’est aggravée. Le barrage Al Massira, deuxième plus grand barrage du Royaume (2,657 milliards de mètres cubes), qui alimente en eau potable Marrakech ainsi que la partie sud de Casablanca, et qui irrigue les périmètres agricoles des Doukkala, est à sec, affichant un taux de remplissage de 5% seulement (11,8% il y a un an).

Le barrage de Bin El Ouidane, troisième barrage du pays avec une capacité de 1,2 milliard de mètres cubes, affiche un taux de remplissage de 13,8% (30% il y a an). Quant au barrage Abdelmoumen, l'un des plus importants de la région Souss-Massa, il est littéralement à sec, avec un taux de remplissage de 2,1% (13,4% il y a un an).

Dans ce contexte, l’approvisionnement en eau potable, cet été, dans les différentes régions du Royaume, constitue un défi de taille pour les pouvoirs publics. Le 30 juin dernier, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a d'ailleurs présidé une réunion consacrée à l'examen de la situation hydrique du pays. Une commission interministérielle, sous la supervision du ministère de l’Equipement et de l’Eau, a été mise sur pied afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre du programme gouvernemental en matière d’approvisionnement continu en eau potable dans toutes les régions du Royaume.

Le 1er juillet, le ministère de l'Equipement et de l’Eau lançait une une campagne de sensibilisation d'envergure pour lutter contre le gaspillage de l’eau. Cette campagne, qui s’étalera sur deux mois à compter du 30 juin, a pour objectif de «tirer la sonnette d’alarme» face à l'épisode de sécheresse que traverse le Maroc, et de faire prendre conscience aux citoyens de l’urgence de la situation.

Par Amine El Kadiri
Le 06/07/2022 à 11h32