Les cyber-pirates ne semblent aucunement intimidés par Rachid Belmokhtar. Alors que le ministre de l’Education nationale a promis de lourdes sanctions contre toute fuite ou tentative de triche au niveau des sujets des examens du Baccaluréat, les spécialistes de la «cyber-triche» ont mis sur pied une page Facebook dédiée à ce rendez-vous.«Cette page, créée deux jours seulement avant le début des épreuves et déjà suivie par des milliers de fans, s’adresse aux lycéens des 1ère et 2ème années», rapporte Akhbar Al Yaoum dans son numéro de ce jeudi 2 juin. Baptisée «Fuites 2016», la page compte déjà plus de 95.000 fans et liste les dernières techniques et technologies utilisées pour tricher pendant les examens.
Ainsi par exemple, on peut y remarquer un lien permettant de télécharger un ensemble de cours, en miniature, prêts à être imprimés. «Ces mini-résumés ont pour objectif d’aider les candidats qui n’ont pas les moyens de s’acheter les kits audio utilisés pour recevoir, en direct, les réponses aux questions d'examens», expliquent les créateurs de la page.
Dans leurs posts Facebook, les pirates informatiques indiquent bien, d'ailleurs, que les menaces de Belmokhtar ne les effraient pas. Ils confirment donc leur intention de divulguer les sujets des examens vingt-quatre heures avant leur début. «Notre objectif, disent-ils, est la réussite de tous les candidats», rapporte le quotidien. S’ils ont décidé d’agir ainsi, c’est parce qu’ils se considèrent comme «des soldats dont la mission est de détruire l’enseignement marocain», qu’ils qualifient de raté.
Leurs méthodes ont l’air de séduire les fans qui les inondent de commentaires positifs. Ils affirment même que plusieurs candidats les ont contactés pour obtenir de l’aide le jour de l’examen, en échange d’importantes sommes d’argent. «Des propositions qu’ils prétendent avoir décliné au nom d'une «éthique» qui leur impose d’aider gratuitement l’ensemble des candidats», rapporte le journal.
D’autres pages Facebook suivent le même chemin en proposant des copies des examens quelques minutes seulement après leur distribution, le jour de l’examen. «Les copies sont réalisées à l’aide de téléphones portables et mises en ligne après leur distribution. Cela ne peut être qualifié de fuite», ont souligné, pour leur part, des sources du quotidien.