C’est un triste anniversaire qui fait la Une des journaux de cette fin de semaine, en l’occurrence celui des attentats du 16 mai. "Le jour où tout a basculé", titre Maroc Hebdo. "Le jour où la fameuse exception marocaine a volé en éclats", lit-on sur les colonnes de l’hebdomadaire. "Dix ans après les attentats de Casablanca, l’onde de choc secoue toujours le Maroc", lance de son côté Telquel dans son dossier "commémoratif".
Selon l’hebdomadaire, les effets de ce drame sont toujours d’actualité. "Ces actes terroristes ont redéfini les rapports entre le souverain et les islamistes, marqué un recul des droits de l’Homme et renforcé l’image d’un commandeur des croyants tolérant", analyse le magazine. Les photos d’archives et les commentaires liés aux événements de cette année-là donnent l’impression d’être remonté dans le temps, revivant ainsi ce que Telquel a baptisé "Un jour sans fin".
Les autres victimes du 16 mai
L’Observateur quant à lui, fait le point sur "la lutte antiterroriste" que mène le Maroc depuis 2003. Dix ans après, le magazine s’interroge sur "les leçons à retenir" et le sort de "ceux vers lesquels tous les regards se sont tournés". Dans sa dernière livraison, l’hebdomadaire francophone tente d’humaniser ceux qu’il surnomme "les princes du sang" et tend le micro aux proches des accusés. Une mère et une épouse des accusés témoignent de leur expérience sur les colonnes du magazine, donnant à lire l’histoire des autres victimes du 16 mai.
Un angle de traitement que l’on retrouvera également sur les pages de Al Massae. Pour le quotidien, premier à avoir traité ce sujet une semaine avant la date commémorative, l’heure est aux "énigmes". Dans son dossier spécial, le support arabophone décrypte le parcours des jeunes terroristes et donne la parole aux familles des détenus terroristes qu’il qualifie de "victimes d’un autre genre".
Oui… dix ans après le drame du 16 mai, les blessures ne sont toujours pas cicatrisées. Les Marocains ont surmonté cette épreuve difficile en disant haut et fort "Non" au terrorisme. Il faudra continuer à le clamer et faire face à tous les discours extrémistes, quels que soit leur origine, qui appellent à la violence. La menace terroriste dans toutes ses formes s’amplifie. Aujourd’hui, l’Etat se mobilise et se donne les moyens pour garantir la sécurité et la stabilité du pays. En témoigne le démantèlement récemment des cellules extrémistes… Etat, société civile, citoyens lambda… l’alerte doit être toujours de mise.