Selon certaines sources, des associations caritatives qui collectent des dons pour financer des opérations chirurgicales au profit des gens démunis seraient impliquées dans une escroquerie à grande échelle. Une partie de l’argent qui devait servir à sauver des vies est transférée, via une surfacturation, dans les poches des dirigeants de ces ONG. Pour ce faire, ces derniers publient des annonces dans les réseaux sociaux, faisant appel à des cœurs charitables, ou contactent directement des sociétés et des bienfaiteurs. Les mis en cause fournissent aux donateurs les dossiers médicaux des personnes nécessiteuses comportant des factures mentionnant le coût des opérations chirurgicales.
Selon les mêmes sources des responsables médicaux se rendraient complices de cette escroquerie en gonflant le montant des factures. Du coup, le reliquat entre le coût réel de l’opération chirurgicale et la somme facturée passe dans les poches des dirigeants de ces associations. Le membre de l’une de ces ONG révèle qu’une intervention chirurgicale du cœur a été facturée à 150.000 dirhams alors que son coût ne dépassait pas 85.000 dirhams. Le même intervenant ajoute que le matériel médical et les médicaments sont aussi surfacturés à raison de 40 à 60% par rapport à leur prix réel.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi et mercredi 20 et 21 août, que certains membres des associations incriminées ont demandé à ce que les comptes soient audités par des commissaires aux comptes. Ils ont même adressé des correspondances au ministère de la santé et à celui de l’Intérieur, leur demandant d’ouvrir une enquête sur ces agissements. Ils ont par ailleurs contacté les donateurs, notamment les directeurs des entreprises, pour leur demander de procéder à des vérifications afin de connaître les véritables bénéficiaires de leurs dons. D’autant, ajoutent les mêmes sources, que les situations financières de certains dirigeants se sont nettement améliorées depuis qu’ils ont pris les rênes de ces associations.
Face à ces révélations, certains donateurs ont exprimé leur intention de recourir à la justice pour ouvrir une enquête sur les accusations portées contre les dirigeants de ces ONG. De leur côté, le ministère de l’Intérieur et celui de la Santé comptent constituer une commission mixte pour entendre les responsables de ces associations et les services médicaux avec lesquels ils collaborent. Selon les mêmes sources, les noms de certains médecins reviennent de manière récurrente dans la plupart des dossiers dont les coûts sont surfacturés. Un constat qui renforce davantage l’hypothèse de la complicité de ceux qui supervisent les opérations chirurgicales avec les dirigeants de ces associations dites de bienfaisance.