C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 8 mars, expliquant que cette liste comprend les entreprises et opérateurs qui ont déjà participé à des marchés publics, mais qui n’en ont pas respecté les cahiers des charges, n’ont pas achevé leurs missions ou qui ont fait appel à des prestataires sans veiller à la qualité du livrable. La liste comprend également des entreprises qui ont pris l’habitude de soumissionner à des marchés à bas prix pour servir les intérêts d’autres soumissionnaires.
Les sources du quotidien expliquent que cette liste noire comprend également des bureaux d’études et des laboratoires qui ont déjà participé à des appels d’offres mais dont la prestation a engendré des pertes plus ou moins conséquentes pour l’Etat. D’ailleurs, dans certains cas, le travail effectué par ces derniers a eu des conséquences directes sur la qualité des prestations fournies par d’autres entreprises impliquées dans les mêmes marchés.
Le journal cite l’exemple d’entreprises de construction qui se sont basées sur des études qui n’ont pas forcément pris en compte l’ensemble des contraintes géotechniques, ce qui a naturellement provoqué d’importants dysfonctionnements.
Toujours d’après Assabah, le gouvernement, via le ministre de l’Equipement, a déjà demandé à l’ensemble des responsables concernés par la réalisation d’investissements publics d’exclure tous ceux sur qui pèsent des soupçons de triche dans le cadre de leur participation à des marchés publics.
Cette mise en garde concerne particulièrement les investissements que compte programmer le Maroc dans le cadre de ses préparatifs à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de Football en 2025, et la Coupe du monde de Football en 2030.
Pour ces deux grands évènements, le quotidien parle d’une enveloppe globale de plus de 64 milliards de dirhams, dont ne pourront pas profiter les entreprises et les bureaux d’études classés dans cette liste noire. Seront également concernés les marchés relatifs à la réalisation de la ligne à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech, ainsi que les projets de réaménagement de la région d’Al Haouz à la suite du séisme de septembre dernier.
C’est l’ampleur de ces projets, et les montants conséquents qu’ils impliquent, qui ont poussé le ministère de l’Equipement à adresser au moins onze circulaires à différents responsables, pour les prévenir de la nécessité de lutter contre toute tentative de triche concernant les marchés qui seront lancés dans ce cadre.