Le nom de l’ancien maire de Casablanca, Mohamed Sajid, s’ajoutera-t-il à la longue liste d’élus et autres responsables politiques impliqués dans des affaires judiciaires? Pour l’heure, il est encore difficile d’y répondre, mais ce qui est sûr, c’est que la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) enquête sur des dysfonctionnements présumés dans la gestion de la ville au cours du mandat de l’ancien maire.
Selon Assabah de ce mercredi 31 juillet, Mohamed Sajid a récemment été auditionné par le Bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers, relevant de la BNPJ, dans le cadre d’une enquête portant sur des dysfonctionnements relevés dans des rapports sur la gestion et les finances de la Commune urbaine de Casablanca.
Le quotidien ajoute que Mohamed Sajid n’est pas le seul nom à avoir été évoqué dans cette affaire: d’anciens responsables communaux ainsi que des patrons d’entreprises ayant remporté des marchés publics durant la même période y sont également cités.
Pour l’heure, précise Assabah, aucun détail n’a filtré sur la nature des faits auxquels les personnes auditionnées ont dû répondre.
La liste complète des individus concernés n’a pas non plus été divulguée.
Plusieurs sources ont rappelé au quotidien que la gestion de la ville de Casablanca avait déjà fait l’objet de rapports de la Cour des comptes, qui avait relevé plusieurs dysfonctionnements dans différents domaines, dont celui de la gestion des abattoirs.
Ces mêmes interlocuteurs ajoutent que sur ces derniers dossiers, plusieurs zones de flou entourent la gestion déléguée de cette infrastructure qui avait, à un moment, été confiée à une société turque, avant que celle-ci ne se retire et qu’une autre société ne soit recrutée pour la remplacer.
Tout cela aurait eu lieu sans qu’une analyse claire sur l’équilibre financier des abattoirs, ni un recensement précis de ses équipements, n’aient été effectués.
Sur ce même dossier, la responsabilité de la mairie durant le mandat de Mohamed Sajid a fait l’objet de critiques, dans l’attribution de l’activité du découpage des viandes à un opérateur qui ne disposait d’aucun cadre contractuel avec la commune.
Sur un autre registre, le quotidien rappelle aussi que parmi les remarques faites par le passé par la Cour des comptes, figurent des dépenses importantes supportées par la commune sans justification, comme des factures d’eau et d’électricité de ces mêmes abattoirs entre mai 2008 et août 2011, dont le montant est important.
D’un total de plus de 19 millions de dirhams, ces charges ont été transférées à la commune urbaine par le délégataire, alors que le contrat de gestion déléguée mentionnait clairement qu’il devait les supporter.
On ignore encore si c’est le dossier de la gestion des abattoirs qui intéresse les enquêteurs de la BNPJ dans cette affaire.
Ce qui est sûr, c’est que l’enquête ne fait que commencer, et devrait sans doute apporter de nouvelles révélations.