Lors d’une conférence organisée par le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), ce mercredi 19 novembre 2024 à Rabat, Ahmed Reda Chami, président du CESE, a révélé que «pas moins de 8.5 millions de Marocains ne bénéficiaient toujours pas de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire».
Présentant les conclusions de l’avis du CESE sur l’état d’avancement du projet d’extension de l’assurance maladie obligatoire (AMO), il a souligné qu’«en dépit des progrès significatifs réalisés par le pays en peu de temps dans la mise en œuvre du projet d’assurance maladie obligatoire, des failles demeuraient encore dans le fonctionnement de ce système».
Ces déclarations auraient dérangé certaines parties, estime le quotidien Assabah qui se penche sur ce sujet, ce jeudi 21 novembre.
Selon Ahmed Reda Chami, «les dépenses supportées en matière de santé par les assurés pourraient atteindre 50% des dépenses totales, ce qui est élevé par rapport au taux de 25% recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale», ce qui pousse certains assurés, a-t-il fait remarquer, à renoncer à des soins médicaux essentiels pour des contraintes financières.
De même, il a soulevé «la fragilité financière des systèmes d’assurance maladie en termes de couverture des remboursements par les cotisations et les divergences entre les différents régimes».
Le quotidien indique que le président du CESE «a évoqué l’exemple des systèmes concernant les salariés du secteur privé et l’AMO-solidarité qui ont affiché un équilibre financier en 2023, alors que d’autres régimes plongent dans des déficits techniques financiers comme le système lié aux non travailleurs qui a enregistré un déficit de 72% et le régime concernant le secteur public qui a affiché un déficit de 21%».
Et en raison de la faible attractivité du secteur public, a-t-il expliqué, «la majorité des dépenses de l’assurance maladie obligatoire est versée dans les caisses des établissements privés où les prises en charge et les coûts de soins sont parfois cinq fois plus élevés que dans le secteur public».
Pour s’en sortir, le CESE a recommandé des réformes structurelles et l’adoption d’un système d’assurance maladie obligatoire unifié.