Dans son édition à paraître, ce vendredi 2 avril, Assabah rapporte le combat dans lequel s’est engagée Aïcha El Basri qui a occupé, pendant huit mois, le poste de porte-parole de la mission de l’ONU au Darfour (MINUAD). Après avoir présenté sa démission, Aïcha El Basri aurait en effet décidé de partir en croisade pour dénoncer les défaillances de la mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour. Elle a ainsi affirmé, sur les colonnes du journal Le Monde et du magazine américain Foreign Policy, que le "système onusien" est l'auteur de "manœuvres systématiques et constantes" destinées à cacher les crimes commis au Darfour, et ce que jusqu’au niveau du "bureau du Secrétaire général".
Des accusations lourdes
Mais Aïcha El Basri ne s'est pas limitée à faire des révélations ! S’inspirant d’Edward Snowden, l’ex-informaticien de la NSA, elle est allée jusqu'à livrer au magazine américain des milliers de documents internes de la MINUAD, dont des emails et des rapports. En gros, donc, tout ce qu’elle a pu récolter durant la période où elle a travaillé pour l’ONU. Une démarche considérée comme une violation du code de conduite auquel est soumise toute personne travaillant ou coopérant avec l’ONU. Parmi les dysfonctionnements que l'ancien porte-parole pointe du doigt, la désinformation au sujet de ce qui se passe réellement au Darfour et le parti-pris des casques bleus dans le conflit. Des accusations pour le moins graves portées par Aïcha El Basri qui, citée par Le Monde, déclarera encore: "Je demande au peuple du Darfour qui souffre depuis si longtemps de me pardonner d'avoir mis tant de temps à exposer la vérité et enfreindre ainsi le code de conduite de l'ONU et sa règle de confidentialité". Aïcha El Basri qui signe là la plus grande fuite d’informations qu'ait jamais connue l’ONU et menace, au cas où ses accusations s'avéreraient fondées, de remettre en cause la neutraliré des missions onusiennes.