La Confédération des syndicats des pharmaciens au Maroc (CPSM) a réfuté «les accusations systématiques et tendancieuses» portant atteinte à la réputation du pharmacien. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 21 mars, que la CPSM a menacé d’organiser une grève nationale sans précédent, tout en dénonçant le silence du ministère de la Santé. La Confédération a tenu, le samedi 18 mars, une réunion extraordinaire de son conseil national en réaction au rapport de la Cour des comptes sur ce secteur. Lequel rapport indique que la marge bénéficiaire des pharmaciens avoisine les 57%.
Dans un communiqué, la CPSM souligne que les pharmaciens ne resteront pas les mains liées face à ces exactions systématiques contre un secteur connu pour le sens de sacrifices de ses cadres, engagés dans l’intérêt de la nation et des citoyens. Ainsi, la confédération annonce qu’elle «s’apprête à coordonner avec toutes les centrales syndicales représentatives de cette profession pour déclencher des grèves nationales en fermant toutes les pharmacies, afin de corriger cette situation d’iniquité qui menace la pérennité des pharmacies dans l’accomplissement de leur devoir professionnel».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que la CPSM a dénoncé le rapport de la Cour des comptes, rapport qu’elle considère comme tendancieux et ignorant de la réalité déplorable des pharmaciens pour oser recommander la révision de leur marge bénéficiaire et qui, ajoute la Confédération, reflète «une méthodologie biaisée et partiale pour ternir la réputation du secteur des pharmacies devant l’opinion publique nationale et arabe». Il faut rappeler que le rapport de la Cour des comptes a provoqué une grande controverse lorsqu’il a indiqué que les pharmaciens réalisaient une marge bénéficiaire avoisinant les 57%.
Les professionnels de ce secteur ont rapidement réagi en affirmant que ce rapport était entaché d’inexactitudes et que leur marge bénéficiaire ne dépassait pas les 8%. Les représentants de la Confédération ont d’ailleurs tenu, jeudi 16 mars, une conférence de presse dans laquelle ils ont catégoriquement rejeté le contenu du rapport de la Cour des comptes. Ils ont, en outre, déploré le silence affiché par le ministère de la Santé face à cette «attaque virulente» contre le secteur de la pharmacie, qui est pourtant sous sa tutelle.