Abus sexuels: les victimes sont souvent des garçons et leurs agresseurs des proches

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Revue de presseKiosque360. 54% des enfants victimes d'abus sexuels sont des garçons, souvent en situation de vulnérabilité. Les agresseurs sont majoritairement des proches ou des connaissances. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 04/01/2023 à 20h31

L’exploitation sexuelle des enfants est à la fois un véritable fléau social et un tabou. Au Maroc, ce sont les garçons qui sont relativement les plus touchés. C’est du moins ce qui ressort d’une étude réalisée par l’association marocaine Amane (Association meilleur avenir pour nos enfants) en collaboration avec l’ONG ECPAT International, dont les grandes lignes ont été reprises dans l’édition du jeudi 5 janvier du quotidien Al Ahdath Al Maghribia. 

L’enquête, précise le quotidien, a été menée auprès des 36 travailleurs sociaux de première ligne. Lesquels sont en lien direct avec des enfants victimes de violences sexuelles au Maroc. Il en ressort que 54% de leurs dossiers sont constitués de garçons victimes d’exploitation et/ou d’abus sexuels. La tranche d’âge des 6-10 ans est la plus touchée. Les auteurs sont majoritairement des hommes et, pour la plupart, des proches ou des connaissances de la famille. De même, plus l’enfant est en situation vulnérable, plus les chances qu’il soit agressé sont importantes.

Ils sont en effet, dans 58% cas, dans une situation problématique: abandon scolaire dans un cas sur trois et migration en ville, dans 17% des cas, pour trouver du travail. Comme précisé plus haut, les victimes ont moins de 10 ans et ont été agressées, dans 67% des cas, par des hommes.

Selon l’enquête, la majorité des délinquants sexuels sont de nationalité marocaine. Ils représentent 63% des agresseurs de garçons victimes et 70% des agresseurs de filles. Concernant les garçons, les résultats de l’enquête révèlent également que les auteurs d’actes d’exploitation et d’abus sexuels les plus courants sont soit un membre de la communauté âgé de plus de 18 ans (47%), soit un ami de la famille (36%), un autre parent âgé de plus de 18 ans (36%), un parent ou beau-parent (31%) ou encore une personne en position d’autorité (25%).

On retiendra d'ailleurs, selon les conclusion de cette étude, que, dans 25% des cas, l’auteur de l’abus sexuel est en position d’autorité. 47% des victimes disent avoir bénéficié d’argent, de biens dans 15% des cas ou encore d’un abri pour 18% d’entre elles. Ces actes de violence et d’exploitation sexuelle, poursuit le quotidien, ont engendré chez les victimes des troubles psychologiques et physiques, des maladies sexuellement transmissibles et une stigmatisation sociale. Certains garçons victimes se sentaient, en outre, menacés et non compris. De même, ils ont des difficultés à développer des relations de confiance et sont pafois abandonnés par leurs parents.

Selon le rapport de l’association, repris par Al Ahdath Al Maghribia, les garçons taisent le plus souvent les abus dont ils ont été victimes. Et ce, pour plusieurs raisons, notamment la peur des représailles de l’auteur, le rejet de l’entourage et le caractère tabou du sexe et de la sexualité.

Par Amyne Asmlal
Le 04/01/2023 à 20h31