Abdelkrim Qissi, acteur et boxeur belgo-marocain, réagit au meurtre de son cousin par les garde-côtes algériens

L'acteur et boxeur belgo-marocain Abdelkrim Qissi.

L'acteur et boxeur belgo-marocain Abdelkrim Qissi.

Parmi les deux victimes franco-marocaines tuées par balles par les garde-côtes algériens figure Bilal, le petit cousin de Abdelkrim Qissi, acteur et ancien boxeur originaire d’Oujda qui a fait carrière en Belgique. Un drame de plus dans cette famille dont plusieurs membres auraient déjà subi le même sort auparavant.

Le 01/09/2023 à 09h23

Au lendemain de la mort de deux vacanciers franco-marocains, tués par balles mardi dernier par les garde-côtes algériens alors qu’ils étaient perdus en mer à bord de leur jet-ski, Abdel Qissi, ancien boxeur et acteur originaire de Oujda, connu du grand public pour ses rôles de méchant dans certains films de Jean-Claude Van Damme, a dénoncé avec véhémence la mort de son petit cousin.

L’acteur s’est emparé de son compte Facebook pour exprimer sa colère et sa peine dans un message, désactivé depuis sur les réseaux sociaux. «Honte à vous dirigeants algériens, à vous les forces de l’ordre algériennes, que Dieu vous rétribue tous qui que vous soyez», a-t-il ainsi débuté son message.

Revenant sur le drame, le frère de l’acteur et réalisateur Mohamed Qissi rappelle dans quelles conditions les faits se sont déroulés: «Ils ont tué Bilal Kissi, mon petit cousin, sa seule faute était d’avoir franchi les eaux territoriales algériennes, il était en vacances avec ses amis. Il vivait en France et comme beaucoup de jeunes originaires du Maroc, il est retourné dans son pays. Les forces de l’ordre algériennes n’ont rien trouvé d’autre que de foncer sur ces jeunes innocents et d’ouvrir le feu sans sommations ni modération (on a trouvé au moins cinq balles dans son corps)», explique-t-il ainsi.

Malheureusement pour cette famille originaire d’Oujda, ses membres n’en sont pas à leur premier drame. Abdelkrim Kissi, qui considère que «la haine qui habite les dirigeants algériens pour les Marocains n’est plus à démontrer, et ce depuis très longtemps, depuis la création de ce pays en 1962», confie ainsi que «plusieurs membres de (sa) famille ont été tués par la police frontalière algérienne», et pour cause, son village se situe «malheureusement» près de la frontière algérienne. «Ma famille a payé et paye encore un lourd tribut dû à cette haine», déplore-t-il dans ce message.

Post facebook de Abdelkrim Qissi, publié suite à la mort de son cousin, Bilal Kissi.

Abdelkrim Qissi en appelle enfin aux autorités marocaines, espérant que celles-ci «porteront l’affaire au-devant des instances internationales pour qu’enfin cesse cette pratique inhumaine de la part des bandits qui gouvernent l’Algérie et de cette police remplie de haine, qui n’ont aucune considération pour la vie humaine aussi innocente soit-elle». Et de conclure son message par un appel à ne pas faire d’amalgame entre le pouvoir et le peuple algérien, car dit-il, «malgré tout le ressentiment actuel, je vise les dirigeants algériens et non le peuple de ce pays, entendons-nous bien».

Pour rappel, dans la soirée du mardi 29 août, les garde-côtes algériens ont froidement abattu, près de la plage de Saïdia, deux jeunes Franco-marocains qui s’étaient égarés en mer, se retrouvant par mégarde, à bord de leurs jet-skis en panne d’essence, dans les eaux du pays voisin. Mohamed Kissi, le frère de Bilal, l’une des victimes, a échappé aux balles et a pu regagner le Maroc, tandis que l’un de ses amis, qui faisait partie de l’expédition, a quant a lui été blessé par une balle et est toujours détenu en Algérie.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 01/09/2023 à 09h23