En ce mois d'août, à la Place du 16 novembre, rares sont ceux qui s’aventurent sous le soleil de plomb du début d'après-midi. Pour profiter d’un semblant de fraîcheur, il faut dégainer le portefeuille. Pourtant, à quelques pas de la fontaine centrale encrassée par la poussière, le jardin El Harti offrait un refuge face à la chaleur étouffante du soleil estival.
Les Marrakchis, en particulier les habitants du quartier Guéliz, y venaient souvent pique-niquer même durant la journée afin de profiter de la fraîcheur environnante. Cependant, depuis le début de la pandémie de Covid-19, cet bel havre de paix demeure fermé au grand public.
«C’est l’unique espace où je pouvais me balader tranquillement avec mes enfants sans qu’il y ait des motocyclistes qui gênent notre promenade», précise Oum Keltoum, habitante de Guéliz.
Aucune explication n’est donnée par les employés du jardin qui viennent, pourtant, passer un coup de balai, ramasser les ordures balancées par-delà la clôture, qui sert désormais de point de rassemblement des employés d’une application de livraison de nourriture.
La fermeture du jardin El Harti aggrave le manque d’attractions gratuites dans la ville ocre, qui en a sérieusement besoin à l'heure actuelle. «Cela renseigne sur la perception des espaces publics par les autorités et sur la nécessité d’impliquer davantage les citoyens dans la gestion de ces jardins», martèle Boujemaa Belhand, expert dans le domaine de l'éducation environnementale.
Toutes sortes de rumeurs circulent au sujet du maintien de la fermeture de ce jardin historique: «c'est une manière d’empêcher la tenue de manifestations», «il s’agit d’une fermeture définitive», «l'absence de budget d’entretien»... Faute d’une réponse officielle, ces spéculations persisteront. Sollicitée à maintes reprises par Le360, la commune de Marrakech est aux abonnés absents.
