8 mars: «Des avancées, mais encore beaucoup à faire pour les droits des femmes au Maroc», selon le collectif Parité maintenant

Le 08/03/2024 à 09h46

VidéoÀ l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, ce vendredi 8 mars, Ouafa Hajji, coordinatrice du collectif Parité maintenant, estime que si les droits des femmes se sont améliorés au Maroc, «il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine».

Au début d’un entretien avec Le360 à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, Ouafa Hajji aborde la polémique autour de la réforme du Code de la famille, objet d’un bras de fer entre le chef du Parti justice et développement (PJD), Abdelillah Benkirane et des ONG de défense des droits de la femme.

La militante de la condition féminine depuis plusieurs années appelle à la retenue et à la sagesse. «Il faut préserver un climat de sérénité loin de toute démagogie et des calculs politiques afin que les droits de la femme soient promus», affirme-t-elle.

Selon la coordinatrice du collectif Parité maintenant, «nous vivons une étape cruciale car ce 8 mars est placé sous la symbolique de la réforme du Code de la famille», un projet initié par le roi Mohammed VI. En effet, le 26 septembre 2023, le Souverain a adressé une lettre au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lui demandant, ainsi qu’à toutes les institutions concernées par la révision du Code la famille, de mettre les bouchées doubles afin que la mouture finale de cet important projet soit conclue dans un délai de six mois.

Cette réforme concrétise la décision annoncée par le roi Mohammed VI dans le discours du Trône de l’année 2022. «Nous espérons avoir un Code de la famille qui puisse véritablement réguler la famille dans son ensemble. Il ne s’agit pas, comme l’a souligné le Souverain, d’enlever à l’homme pour donner à la femme, mais de créer l’équilibre nécessaire au sein de l’espace privé pour qu’il y ait l’épanouissement de tout le monde», poursuit Ouafa Hajji.

Et la militante d’émettre le vœu que cette réforme s’inscrive dans la volonté du Maroc et de «ses ambitions de réaliser le grand projet de la façade atlantique». «Le Maroc a véritablement besoin de s’inscrire dans un rythme de progrès pour qu’il devienne un véritable hup régional, et il ne peut pas le faire avec simplement la moitié de sa population. Il faut qu’il le fasse avec l’ensemble de son potentiel», souligne-t-elle.

En effet, pour notre interlocutrice, le projet de la façade atlantique est un «grand chantier» qui doit être lié à l’espace public où la femme devrait accéder à plus d’emplois, militer contre les violences et acquérir plus de savoirs.

«Le Code de la famille est un moment fort et pour réussir ce chantier de la légalité, de la parité et de la mise en œuvre de la Constitution, il est nécessaire qu’il se fasse dans un dialogue serein, comme l’avait souligné Sa Majesté. Il faut un dialogue loin de toute récupération politique», conclut-elle en faisant allusion aux perturbations créées récemment par le PJD.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassir Mannan
Le 08/03/2024 à 09h46