«Contrat pour la dignité». Tel est le slogan choisi par le Parti de l’Istiqlal pour son programme électoral, présenté hier jeudi 15 septembre à Rabat. Hamid Chabat, SG de la plus ancienne formation politique au Maroc (80 ans), estime que cette même «dignité» a été bafouée par le gouvernement Benkirane sortant. Le diagnostic est sans appel: système éducatif défaillant, secteur de la santé sous perfusion, chômage endémique (40%), renchérissement du coût de la vie, appauvrissement des pauvres (9 millions de Marocains vivant en dessous du seuil de pauvreté)…
«Cette crise s’aggravera au cas où le gouvernement sortant continuerait à conduire les affaires au-delà du 7 octobre prochain», avertit Hamid Chabat, accusant l’actuel Exécutif à dominante islamique d’ «incompétence», sans toutefois exclure une alliance avec le Parti de la justice et du développement. A condition que ce gouvernement soit dirigé par le Parti de l’Istiqlal.
«Le gouvernement Abbas El Fassi (2007-2011) a eu à gérer les effets de l’une des pires crises financière et économique que n’ait jamais connu le monde, mais sans toucher aux acquis sociaux des Marocains », fait valoir Hamid Chabat, rappelant que son parti est connu et reconnu pour avoir su gérer les situations les plus difficiles traversées par le Maroc et ce, dès l’aube de l’Indépendance.
Evoquant les raisons pour lesquelles le Parti de l’Istiqlal a quitté le gouvernement Benkirane I, Hamid Chabat a affirmé avoir eu de «profondes divergences» avec le PJD sur la question de la «justice sociale» précisant avoir refusé de cautionner les décisions antisociales de ce gouvernement.
Le Parti de l’Istiqlal détient-t-il alors la recette-miracle pour rétablir cette «justice sociale»? Au-delà de « l’angélisme » électoral, quelles solutions concrètes le parti de l’Istiqlal peut-il proposer?
«Il s’agit tout simplement de renouer avec la croissance», répond Hamid Chabat, précisant que le taux de croissance est passé sous le gouvernement Benkirane de 5 à 1%! Le Parti de l’Istiqlal propose un nouveau modèle de développement économique» basé sur le renforcement de l’investissement dans les secteurs à forte valeur ajoutée, le soutien à la production et à l’exportation, la réorganisation du secteur privé, notamment les PME, génératrices d’opportunités d’emploi…
Sur le volet social, le Parti de l’Istiqlal évoque pas moins de 81 mesures pour améliorer les conditions sociales des citoyens. Parmi ces mesures, figurent le renforcements des infrastructures sanitaires, la mise en place d’un système hospitalier régional, l’élargissement de la couverture sociale (plus de 90%), la réforme du système éducatif (gratuité de la scolarisation),la lutte contre l’abandon scolaire, l’encouragement de la recherche scientifique, la révision du régime des systèmes de retraites de manière à préserver les droits des salariés…
Vaste programme… Reste à voir si ces promesses istiqlaliennes vont tenir face à l'épreuve des faits.