Vidéo. Pourquoi Bouteflika néglige-t-il sa maison natale à Oujda?

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Les autorités de la capitale de l'Oriental viennent d'interpeller le Consul général d'Alger à Rabat au sujet de l'état désastreux de la demeure oujdie du président Abdelaziz Bouteflika, qui risque de s'effondrer à tout moment. Focus sur une négligence algérienne sciemment entretenue.

Le 27/09/2018 à 14h30

Abdelaziz Bouteflika a-t-il un problème avec ses origines marocaines? Pourquoi néglige-t-il donc la demeure où il a vu le jour un certain 2 mars 1937, située - ironie du sort!- dans la rue "Maghreb arabe", juste derrière la mosquée "Ali", dans l'ancienne médina d'Oujda? Attend-il que les autorités marocaines réparent cet incommensurable préjudice envers la maison où il est né en la restaurant à la place de leurs homologues algériens?

Autant de questions qui justifient la décision prise récemment par le Conseil de la ville d'Oujda d'interpeller le Consul général d'Alger à Rabat, au sujet de l'état piteux de cette vieille batisse qui menace de s'effondrer à tout moment et, du coup, d'exposer au danger la vie des habitants des demeures voisines, sans compter les conséquences qu'induit cette négligence historique pour le cadre esthétique général de l'ancienne médina, un véritable bijou du patrimoine architectural marocain.

«Dans l’ancienne médina, les maisons sont adossées les unes aux autres. L’effondrement de l’une d’elles peut avoir des conséquences désastreuses sur les maisons avoisinantes», s’inquiète une source locale.

Il faut bien noter que ce n'est pas la première fois que les autorités locales alertent leurs homologues algériennes sur la menace que l'ancienne bâtisse des Bouteflika représente pour son voisinage. Décision a d'ailleurs été prise de la démolir en 2017, mais son exécution a été ajournée. Les raisons ? «D’une part, les dispositions de la loi marocaine – qui impose aux propriétaires de procéder eux-mêmes à la démolition de leur bien, ou de s’acquitter des frais si c’est la commune qui s’en charge –, de l’autre, la qualité de ses propriétaires et la sensibilité du sujet», explique une source locale.

Relancées par leurs homologues marocaines, les autorités algériennes vont-elles finalement entreprendre la restauration de cette bâtisse, devenue au mieux "un repaire pour SDF", au pire, "un lieu mal famé"?! La dégradation que connaissent les relations bilatérales depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika, en 1999, pourrait-elle justifier à elle seule cette curieuse négligence? Pourquoi l'autre villa possédée par la famille Bouteflika et qui a vu grandir Abdelaziz, sise au 6, rue de Nedroma, est-elle alors entretenue et sauvegardée?

Remarquons que, dans la note biographique publiée par la présidence algérienne sur son site officiel, il n'est fait nulle mention du lieu de naissance d'Abdelaziz Bouteflika. Cette omission délibérée peut-elle alors occulter l'origine marocaine du président Abdelaziz?

Par M'Hamed Hamrouch
Le 27/09/2018 à 14h30