Vidéo. Polémique autour du Tifinagh: colère du Mouvement populaire

Le360

Le Mouvement populaire met en garde contre l'enlisement du processus d'officialisation de la langue amazighe, accusant certaines "parties" de vouloir susciter un (faux) débat, pourtant déjà tranché, autour du Tifinagh, l'alphabet amazigh. Le point avec Mohamed Ouzzine, membre dirigeant du MP.

Le 04/02/2019 à 15h20

Mohammed Ouzzine, membre du bureau politique du Mouvement Populaire (MP -coalition), estime dans une déclaration devant Le360 que "la transcription de l'amazigh en Tifinagh est un choix irréversible". "Il y a eu consensus général sur le caractère du Tifinagh. Mais, a-t-il noté, on a constaté qu'aujourd'hui, que certaines parties veulent nous ramener en arrière, à la période d'avant Ajdir, où le roi Mohammed VI avait prononcé un célèbre discours sur la langue amazighe".

Selon lui, ces parties proposent la transcription de l'amazigh en caractères latins.

Cette réaction du MP intervient au moment où cette question sera de nouveau débattue en commission, ce lundi 4 février, à la Chambre des représentants.

La reprise des débats, en profondeur, aura lieu en présence du ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laâraj. Ce débat portera sur l'épineuse question liée à la durée nécessaire qu'il faudra pour l'entrée effective de la loi relative à l'amazigh.

Le gouvernement propose une durée progressive de 15 ans alors que le RNI (coalition gouvernementale) et le PAM (opposition) veulent une "application immédiate". 

Mohamed Ouzzine n'a pas nommément cité les parties qui s'opposeraient à l'instauration du tifinagh. Mais, selon certaines sources, il s'agirait des groupes parlementaires du PJD (à tête de la coalition gouvernementale) et de l'Istiqlal (opposition).

Interrogé par Le360, Mustapha Ramid, membre du secrétariat général du PJD, a démenti ces accusation en précisant qu'il était "hors de question de changer le caractère tifinagh dans la transcription de l'amazigh".

Pour Ramid, le débat actuel se limite seulement "aux députés et non aux partis politiques". Certains élus, a-t-il indiqué, veulent "adopter une disposition technique qui autorise l'application de l'alphabet latin tout en privilégiant le tifinagh".

Par Chakir Alaoui
Le 04/02/2019 à 15h20