Ahmed El Khalil, en charge du "dossier des droits de l'homme et conseiller" auprès du chef du polisario, avait été arrêté le 6 janvier 2009, a rappelé l'avocat français, notant qu'en assumant cette fonction, M. El Khalil était à, mille lieux d’imaginer qu’il allait, lui-même, être victime de violations des droits de l’Homme de la part de ses employeurs. Son fils aîné Bechir a pu le rencontrer dans sa prison durant 20 minutes le 9 mars 2009, mais depuis, aucune information n’a filtré.
Me Seillan, qui représente les frères et les deux fils d'El Khalil, a détaillé devant la Commission les diverses démarches qu'il a prises au plan pénal et des droits humains pour faire la lumière sur cette affaire, qui ont toutes été infructueuses, d'où son recours aux Nations-Unies pour porter d'autres faits.
A ce propos, il a indiqué qu'après la multiplication des sit-in et des manifestations dans les camps de Tindouf, le «polisario» s'est rendu compte que l’affaire prenait une ampleur inédite. Dépassé par les événements, il vient d’arrêter trois journalistes qui enquêtaient sur le sort d’El Khalil, à savoir Fadel Mehdi Braika, Moulay Aba Bouzid, Mahmoud Zidane.
Et d'ajouter qu'en raison de ce contexte tempétueux, le «polisario» a proposé un arrangement avec la famille. Le soi-disant chef de la sécurité militaire du «polisario», Mohamed Grigaou s’est engagé auprès d’eux à faire libérer leur mari et père, mais à ce jour, cette promesse est restée lettre morte et nul ne peut affirmer avec certitude si Ahmed El Khalil est toujours en vie
"Le blocus médiatique qui entoure cette disparition interpelle et suscite réprobation et moults interrogations", a déploré Me Seillan, soulignant que le «polisario» prouve, par ses actions, son profond déni des droits de l’Homme.
En tant qu’avocat profondément attaché au respect et à la défense des droits de l’Homme, Me Seillan a lancé un appel urgent et immédiat à la 4è Commission de l’Assemblée Générale pour prendre acte de ces exactions et pour que justice soit faite au nom d’Ahmed El Khalil et des autres personnes soumises à ces violations.
"Le silence face à cette tragédie humaine est contraire aux responsabilités et aux engagements que nous portons collectivement", a-t-il conclu.