Il ne faut vraiment pas chercher Aziz Akhannouch en ce moment. Présidant, ce dimanche 13 octobre à Francfort, la clôture du congrès des jeunes de son parti en Allemagne, le patron du RNI n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur «son» chef du gouvernement. Et pour cause, des déclarations imputées à ce dernier, qui s’est ouvertement moqué du RNI et de son président.
«Hier samedi, M. El Othmani n’a pas hésité à se moquer de nous, affirmant qu’un parti politique, le nôtre en l’occurrence, avait promis d’intégrer les jeunes (dans le gouvernement, Ndlr) mais que c’est resté lettre morte. A lui nous répondons: nous sommes vos partenaires dans l’actuelle majorité. Nous avons été des hommes dans la constitution de ce gouvernement. Qu’est ce que vous nous cherchez?», a lancé Akhannouch devant un parterre à 100% composé de jeunes.
«Il est vrai qu’à Agadir, je m’étais engagé auprès des jeunes du parti que dans le gouvernement de 2021, il y aura des jeunes. Je sais ce que je dis. Actuellement, je ne peux pas me risquer à embarquer des jeunes dans la grande politique et les voir échouer demain ou après-demain», a encore expliqué celui qui occupe aussi le poste de ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime. Pour lui, il faut de l’encadrement, de la formation, de la préparation. «Il faut que je sois sûr que c’est le bon choix».
Et de poursuivre, à l’adresse de ce même Saâd Eddine El Othmani: «quand on a envie de parler et de se mettre ainsi en avant, il faut tout dire ou se taire. Et il ne faut pas s’exprimer dans notre dos. Nous sommes des alliés». En fait, le chef de l’Exécutif aurait affirmé qu’un ministre en particulier, entendez Akhannouch, avait toute la confiance du roi. «Quid des autres ministres? Du gouvernement dans son ensemble? N’ont-ils pas la confiance de Sidna?», s’est interrogé le patron du RNI, qui est ensuite allé plus loin: «ces propos, qui plus est, ont été tenus le lendemain du discours royal devant le Parlement, dans lequel le souverain nous appelle à mettre de côté les calculs politiques, les scrutins étant loin, et à travailler. Alors que le discours royal tourne toujours sur les écrans de télévision, El Othmani s’est déjà mis à faire du parasitage», a asséné Aziz Akhannouch. Sans prendre de gants. Et Akhannouch de conclure: «quand on balance des choses, ou on dit tout, ou on ne dit rien. Que M. El Othmani nous dise qui sont les ministres à propos desquels le souverain a insisté pour qu’ils soient maintenus dans ce nouveau gouvernement. Qui sont donc ces personnes que le roi juge comme valables et où se trouvent donc les vraies compétences? Il faut que le chef du gouvernement réponde à ces questions». «Le seul conseil que j’ai pour lui [Saâd Eddine El Othmani, Ndlr] est le suivant: M. El Othmani, préserve ta majorité», a achevé Akhannouch. Il va y avoir du sport.