Ces nouvelles Cités vont privilégier des formations qui répondent aux spécificités et aux potentialités de chaque région, à la fois dans les métiers liés aux domaines d’activités porteurs de l’écosystème dans lequel elles s’implanteront, mais aussi dans les métiers du futur tels que le Digital-Offshoring, a expliqué, hier, jeudi 4 avril, Saaïd Amzazi, ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique.
Le ministre a ajouté que ces futurs espaces devront comporter des structures spécifiques à l’instar des chaînes de production pédagogiques, des centres de simulation et les halls technologiques, de façon à recréer l’environnement professionnel nécessaire à l’acquisition de compétences s’inscrivant dans la pratique réelle d’un métier.
Les “Cités des Métiers et des Compétences” fonctionneront sur la base du principe de la mutualisation dans un esprit d’optimisation de l’utilisation des ressources disponibles, notamment pour les plateformes numériques, les Centres de Langues, les Career Centers, les bibliothèques et médiathèques, les internats et les terrains de sport, a-t-il dit.
Il a, à cet égard, fait savoir que les formations liées au Digital-Offshoring seront déployées dans les 12 régions du Royaume, alors que celles se rapportant à l’Intelligence artificielle seront proposées au sein des régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Casablanca-Settat.
Pour l’agriculture-agroindustrie et l’industrie, deux secteurs majeurs et à très large spectre, leurs filières de formation seront proposées dans la majorité des régions, avec, en outre, des filières spécifiques, relatives à l’industrie navale, à Agadir et Casablanca.
Huit régions devront, de leur côté, accueillir des formations en Hôtellerie-Tourisme, autre secteur clé de l’économie nationale, a ajouté Saaïd Amzazi.
Concernant le domaine de la Santé, seules les huit régions disposant d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) fonctionnel ou en cours de construction accueilleront des filières concernant la santé publique, afin de pourvoir ces centres hospitaliers en profils adéquats.
Lire aussi : Formation professionnelle. Directives du roi: des cités de métiers dans chaque région
Le ministre a également souligné que les formations d’artisanat seront déployées essentiellement dans les régions de Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Drâa-Tafilalet, au sein desquelles cette activité est prépondérante, conformément aux Instructions royales.
Sur le registre des méthodes pédagogiques, a-t-il poursuivi, l’approche préconisée privilégie la maîtrise des langues, l’approche par compétences, avec une priorité à la formation en milieu professionnel par le biais de l’alternance et l’apprentissage.
Amzazi a fait observer que les “Cités des Métiers et des Compétences” seront implantées au sein d’écosystèmes au niveau régional, dans la logique d’une véritable proximité avec le monde professionnel.
L’ambition est, selon le ministre, de faire en sorte que ces structures puissent “incarner de véritables modèles d’efficience pour les dispositifs déjà existants, qui seront quant à eux appelés à être réhabilités et optimisés dans le cadre d’une mise à niveau globale de l’offre de formation proposée”.
Lire aussi : Formation professionnelle. Elalamy: «Deux copies du gouvernement recalées, car le roi veut du concret»
Conformément aux orientations royales éclairées émanant des réunions précédentes, ces nouvelles Cités pourront accueillir et développer l’ensemble des programmes destinés aux jeunes travaillant dans le secteur informel, visant à renforcer leurs compétences techniques et transversales, notamment en langues, afin de leur permettre d’intégrer le secteur formel dans des conditions satisfaisantes, a également précisé le ministre.
Dotées du statut de sociétés anonymes, filiales de l’Office de la Formation professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) ainsi que d’un conseil d’administration tripartite (professionnels, région, État), les “Cités des Métiers et des Compétences” devront ouvrir leurs portes dès la rentrée 2021, a en outre affirmé Saaïd Amzazi.
“L’échéancier de la Feuille de route relative à la Formation professionnelle prévoit le lancement des études relatives à la consistance physique des Cités et à leur ingénierie pédagogique est prévu dès ce mois d’avril 2019, ainsi qu’un démarrage des constructions en janvier 2020, afin que l’ouverture progressive de ces nouvelles structures puisse débuter à la rentrée 2021 et se poursuivre à la rentrée suivante”, a précisé le ministre.
Dotées d’un Conseil d’administration tripartite, impliquant les Professionnels, la Région et l’Etat, ces Cités nécessiteront un investissement à hauteur de 3,6 milliards de dirhams provenant de la contribution de l’Etat, de l’OFFPT et des régions, a-t-il dit.
Ainsi, a indiqué Amzazi, la stratégie de développement du secteur de la formation professionnelle, impulsée par la vision éclairée du roi, permettra au Maroc de rentabiliser l’existant, tout en instaurant les réformes nécessaires pour faire de ce secteur un véritable levier de la croissance économique nationale, mais aussi un facteur conséquent d’enrichissement du capital humain.