"Je veux clairement dire que je suis désolé d'avoir prononcé les mots blessants et offensants +Retourne au Maroc !+ et d'avoir blessé Mme Kitir et la communauté marocaine", a déclaré à la presse Luk Van Biesen, 56 ans, membre du parti libéral flamand Open VLD (majorité).
Il s'exprimait, dans l'enceinte du Parlement, aux côtés de la députée socialiste flamande Meryame Kitir, avec laquelle il venait d'avoir un entretien.
"Je veux dire clairement que ces mots ne font pas partie de mon vocabulaire. Je ne suis pas raciste, je ne l'ai jamais été, je le serai jamais demain. Le racisme n'a pas sa place dans cette assemblée, ni ailleurs", a ajouté d'un air contrit et mal à l'aise M. Van Biesen, député depuis 12 ans et jusqu'ici inconnu du grand public.
"Je suis contente qu'il y ait eu une discussion, que Luk ait accepté l'invitation d'avoir une discussion constructive. Je suis contente que le problème ait été reconnu. C'est un signal que le racisme n'a pas sa place, dans cette maison ni ailleurs. Je suis contente qu'il y ait pu y avoir un dialogue entre nous et que nous puissions désormais adresser un message ensemble contre le racisme", a répondu Mme Kitir.
L'élu de la périphérie flamande de Bruxelles était au coeur de la polémique depuis jeudi. "La phrase qui enflamme la Chambre", titrait vendredi le journal francophone Le Soir, évoquant une "minute infernale" pendant le débat sur le sort des quelque 2.000 salariés bientôt licenciés de l'usine Caterpillar de Charleroi.
L'incident s'est produit au moment où Meryame Kitir, 36 ans, ancienne syndicaliste et ouvrière de l'usine Ford de Genk, fermée en 2014, venait d'interroger à la tribune le Premier ministre, le libéral francophone Charles Michel, sur sa politique vis-à-vis des salariés de Caterpillar.
Mme Kitir, née en Belgique de parents marocains, avait expliqué que Luk Van Biesen lui avait dit "Si vous n'êtes pas contente, retournez au Maroc !" alors qu'elle rejoignait sa place. Des députés avaient confirmé sa version, d'autres affirmant au contraire n'avoir rien entendu. Problème: les enregistrements de la séance ne permettent pas de trancher.
Luk Van Biesen avait alors tenté d'expliquer qu'il avait été mal compris, sans convaincre.
"Ses explications ne correspondent pas à ce que l'on peut attendre d'un député libéral", avait réagi la présidente de son parti, Gwendolyn Rutten, avant les excuses publiques du député.