Vidéo. À quand la vaccination? Pour El Othmani, le retard est de la faute des laboratoires AstraZeneca et Sinopharm

Le360

Le 19/01/2021 à 18h14

VidéoNon, ce n'est pas le ministre de la Santé qui s'est exprimé, mais le chef du gouvernement himself. Saâd Eddine El Othmani fait endosser la responsabilité du retard pris dans la livraison au Maroc des vaccins aux laboratoires fabricants, le chinois Sinopharm et le britannico-suédois AstraZeneca.

C'est à Rabat, ce mardi 19 janvier, lors de son rendez-vous mensuel à la Chambre des conseillers, consacré cette fois-ci à "la campagne de vaccination", qu'El Othmani a choisi de nommément désigner les deux labos, et a clairement dit qu'ils n'avaient pas de stocks en suffisance pour approvisionner le Maroc.

"Nous ne pouvons rien faire, nous ne pourrons commencer qu'une fois que Sinopharm et AstraZeneca auront livré leurs vaccins", a-t-il lancé, tançant sévèrement, dans la foulée, les conseillers parlementaires qui lui reprochaient, à lui et son gouvernement, d'avoir "retardé à chaque fois la campagne de vaccination".

Les élus ne sont pas laissés désarçonner et ont dénoncé ce qu'ils ont nomment "l'échec de l'exécutif", face au défi de l'opération vaccinale.

Selon El Othmani, le Maroc restera lié par des accords conclus avec Sinopharm, laboratoire pharmaceutique chinois, ainsi qu'avec le britannico-suédois AstraZeneca, pour la livraison de 40 millions de doses et de 25 millions de doses, respectivement.

Et Saâd Eddine El Othmani de lancer, depuis son pupitre: "nous sommes prêts à payer ces vaccins, on n'attend que le feu vert des fournisseurs. Rien qu'hier, lundi, j'ai demandé au ministre des Finances si le financement des vaccins [était] assuré".

Face au brouhaha des conseillers parlementaires dans l'hémicycle, le chef du gouvernement a ensuite jugé bon de se défendre, pour avancer que seulement "12 pays au monde ont démarré la campagne de vaccination".

"Tous les pays du monde, y compris ceux des Etats-Unis et d'Europe connaissent de retards de livraison", a-t-il plaidé, avant d'assurer que son gouvernement était fin prêt pour la campagne vaccinale, sauf... qu'il manque encore les vaccins.

Saâd Eddine El Othmani oublie cependant que les citoyens marocains sont impatients de se faire vacciner, et de reprendre une vie normale. Le rôle de l'Exécutif est de faire pression sur ces laboratoires, avec lesquels des contrats ont été conclus.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 19/01/2021 à 18h14