Vente de biens du Conseil communal de Fès: pour payer des dettes ou financer les élections?

Driss El Azami El Idrissi.

Driss El Azami El Idrissi. . DR

Revue de presseKiosque360. Moult interrogations entourent les projets de vente, par le PJDiste Driss El Azami El Idrissi, de plusieurs biens immobiliers appartenant à la mairie de Fès. Officiellement, il s’agit, à travers cette opération, de faire face au paiement de certaines dettes.

Le 05/05/2019 à 22h47

Le Conseil communal de Fès serait-il aussi désargenté que cela, alors que l’année budgétaire vient à peine de commencer? En tout cas, selon le quotidien Al Massae de ce lundi 6 mai, le maire PJDiste de Fès, lui-même ancien ministre du Budget, est en train de proposer à la vente plusieurs biens immobiliers appartenant à la commune.

La raison invoquée a officiellement trait à la nécessité de faire face à l’exécution de certaines sentences judiciaires condamnant la mairie de Fès à dédommager plusieurs familles, dont les terrains ont été illégalement expropriés par le passé. Selon les sources d’Al Massae, ce sont donc les besoins urgents de liquidité qui ont poussé le conseil communal à proposer certains de ses bijoux de famille à la vente. Or, là où les questionnements légitimes se posent, c’est que nombre de ces jugements prononcés contre la mairie, et dont la valeur de certains dédommagements dépasse les 5 MDH, ont vu leur exécution suspendue. Malgré l’insistance des ayants droit en vue de recouvrir leur dû, les autorités de Fès jouent la montre, devant les tribunaux et à travers de longues procédures administratives, pour retarder au maximum le dénouement de ces affaires.

Tout en reconnaissant que ces dettes ont été héritées de la gestion de l’ancien maire istiqlalien de Fès, Hamid Chabat, Al Massae ajoute que des manœuvres politiciennes sont actuellement en cours concernant la vente des biens immobiliers de la mairie. En effet, les revenus tirés de cette vente n’iront pas au paiement des dettes, mais financeront certains projets de la ville afin qu’ils soient réalisés bien avant l’entrée en campagne pour les élections législatives et locales de 2021.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 05/05/2019 à 22h47