La prochaine rentrée universitaire risque d’être très houleuse. A en croire le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 5 août, les enseignants universitaires entendent mener un vaste programme de contestation dès la rentrée.
Les enseignants-chercheurs -en tout cas une catégorie parmi eux-, poursuit le quotidien, comptent protester contre la privation de leur droit à la promotion acquise dans le cadre du statut de la fonction publique. Il s’agit des enseignants-chercheurs qui ont été affectés à l’université après avoir déjà mené une partie de leur carrière dans la fonction publique. En d’autres termes, il s’agit de fonctionnaires à la base qui ont poursuivi leurs études, soutenu leur doctorat et souhaité être intégré dans l’enseignement supérieur.
Des sources d’une coordination de ces enseignants-chercheurs, reprises par le quotidien, avancent que ces derniers entendent mener une série de contestations de différents types contre le ministère de l’Enseignement supérieur au titre de l’année universitaire 2024-2025. Ces mêmes enseignants-chercheurs, qui ont fini la précédente année universitaire sur des dizaines de sit-in et de marches de protestation devant le Parlement et devant le siège du ministère de tutelle, s’apprêtent à lancer une nouvelle vague de protestations à compter de septembre prochain.
Selon le quotidien, ce problème dure depuis des années et n’a toujours pas été résolu, et ce malgré les promesses qui leur ont été faites en ce sens par l’ancien ministre Saïd Amzazi. Concrètement, ce que ces enseignants-chercheurs demandent aujourd’hui, c’est que leurs années d’ancienneté dans la fonction publique, avant leur intégration dans les universités, soient comptabilisées à l’occasion de leur promotion.
D’après le quotidien, qui cite la coordination, il s’agirait de pas moins de 5.000 enseignants-chercheurs pour lesquels «le ministère de l’Enseignement supérieur doit trouver une solution, pour préserver leurs droits et leur dignité. Et ce, tout en garantissant la continuité de leur contribution à la promotion de la recherche scientifique au Maroc».
Selon Al Akhbar, ces enseignants-chercheurs comptent également sur l’appui du Syndicat national de l’enseignement supérieur, SNE-Sup, qui a promis de plaider à leur côté jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur droit à bénéficier de leurs années d’anciennetés dans la fonction publique avant d’accéder à la profession d’enseignants-chercheurs.
Le 20 octobre 2022, rappelle le quotidien, un accord social avait été signé entre le gouvernement et le syndicat national de l’enseignement supérieur. Cet accord vise, entre autres, la mise à niveau et l’amélioration du système d’enseignement supérieur, notamment en ce qui concerne la réhabilitation et le renforcement de l’attractivité du métier d’enseignant-chercheur et l’ouverture aux compétences marocaines de l’étranger.
L’accord, qui prévoit une augmentation des salaires des enseignants, a également pour objectif la mise en place de conditions optimales de travail, la valorisation de leurs efforts en matière d’enseignement, de recherche et d’encadrement et la promotion du statut des universités et de leur attractivité pour les compétences.