Une rue au nom de Driss Basri à Settat?

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Revue de presseKiosque360. L’idée de donner le nom de l’ancien ministre de l’Intérieur à une artère de la ville a été émise par des élus du PAM et du MDS et a suscité un vif débat. Au point que le conseil communal a décidé de trancher plus tard, lors d’une prochaine session.

Le 16/10/2019 à 22h21

Douze ans après sa mort, l'ancien et néanmoins puissant ministre de l'Intérieur, Driss Basri, ressuscite dans sa ville natale, Settat. C’est au conseil communal de la ville que l’on doit ce retour aux devants de l'actualité de l'ancien ministre de Hassan II, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 17 octobre. Entre autres points figurant à l’ordre du jour de la session d'octobre du conseil communal, tenue mardi 15 octobre, on relève, en effet, une proposition de rebaptiser une artère de la ville du nom de l'ancien ministre.

La proposition n'a pas manqué de susciter une vive polémique au sein du conseil dirigé par le PJD, dans une coalition avec le MDS et l'Istiqlal, relève le quotidien. Il s'en est suivi, poursuit Assabah, une véritable «bataille de noms» avec les élus des autres partis représentés au conseil communal. D'après le quotidien, ce sont les conseillers du PAM (opposition) et du MDS (majorité) qui auraient proposé de donner le nom de l'ancien ministre à une rue de leur ville. Le nom de Driss Basri avait déjà été proposé, conjointement avec celui du Dr Abdelkrim El Khatib, entre autres personnalités, lors de la session de mai dernier, précise Assabah. Mais la proposition avait été reportée à la session de mardi, qui a été consacrée au vote du budget 2020.

Le comble est qu’alors que la ville connaît une récession à tous les niveaux avec les fermetures successives des unités de production et une dégradation de l’espace urbain et des services publics, les élus, souligne Assabah, ont fait du changement des noms de ses rues et artères la première de leurs priorités. Ces artères se trouvent, qui plus est, dans un état de dégradation déplorable, affirme une source du conseil communal qui s’est confiée au journal.

C’est donc dans ce contexte que les conseillers communaux ont insisté, lors de cette deuxième partie de la session d’octobre, pour rendre hommage à l’ancien ministre de l’Intérieur, resté en exercice pendant plus de 20 ans, en donnant son nom à l’une des rues de sa ville natale. Pour tout argument, les auteurs de cette proposition affirment que Driss Basri mérite cette consécration, lui qui a tant donné à la ville.

Bien sûr, ce n’est pas le seul natif de la ville qui mérite que l'une de ces rues porte son nom, affirment les conseillers de la ville qui ont, ainsi, avancé les noms de plusieurs personnalités de la ville, des résistants, des hommes de Lettres, ainsi que des personnalités qui relèvent des domaines du sport et de l’art et ont également beaucoup donné aussi bien à leur ville qu’à tout le pays. En fin de compte, et pour mettre fin à ce débat, les membres du Conseil ont fini par ne voter que pour les noms de villes et de pays proposés, en reportant les noms des personnalités à une session ultérieure dont la date n’a pas encore été fixée. 

Par Amyne Asmlal
Le 16/10/2019 à 22h21