Dans son édition de ce week-end (18-19 avril), Al Akhbar nous apprend que le Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a anticipé les résultats de l'enquête ordonnée par le roi Mohammed VI sur l'accident tragique, survenu dans la région de Chbika, près de Tan-Tan, en faisant entendre que tout ministre dont la responsabilité serait engagée, sera démis de ses fonctions. Allusion faite à Aziz Rabbah, ministre en charge de l'Equipement et des Transports. Selon la publication, Benkirane a affirmé que l'Exécutif assume sa responsabilité dans ce drame, qui a coûté la vie à 34 personnes, et prendra les mesures qui s'imposent. "Si les investigations confirment l'implication d'un ministre, il sera démis de ses fonctions et, au cas où la situation exigerait que le Chef de gouvernement et le gouvernement en sa totalité présentent leur démission, il y serait procédé ainsi", insiste-t-il.
Ce n'est pas la première fois que Benkirane évoque la question de sa démission, notamment après chaque catastrophe ou accident tragique, souligne Al Akhbar qui rappelle, à cet égard, qu’il avait promis de démissionner suite à l'accident le plus meurtrier de l'histoire du Maroc survenu en septembre 2012 sur le tronçon de Tizi'n Tichka lorsqu'un autocar a plongé dans un ravin de 150 mètres faisant 48 morts. Se référant à ses sources, la publication arabophone croit savoir que le prochain remaniement concernerait plusieurs ministres qui ont échoué dans la gestion de leurs secteurs et, à leur tête, Aziz Rabbah, dont le département connaît une série de problèmes et de dysfonctionnements, notamment dans les projets inaugurés par le Souverain tels que le projet d'autoroute reliant Safi et El Jadida.
Le remaniement toucherait également plusieurs ministres harakis et, en particulier, Abdeladim El Guerrouj, mêlé au «scandale de chocolat» et Mohamed Moubdie, ministre de la Fonction publique dont le nom est cité dans plusieurs scandales, avance la publication. De même, Habib Choubani chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile et Soumia Benkhaldoun, ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, seraient également remplacés après «leur amourette qui a fait grand bruit». Les ministres du PPS ne seraient pas en reste, d'après le journal qui prédit que le prochain remaniement toucherait notamment le ministre de l'Emploi et des Affaires sociales, Abdeslam Seddiki qui n'a pas réussi à faire sortir tous les projets programmés par son département. Un changement est attendu également à la tête du département chargé des Petites entreprises et de l’Intégration du secteur informel, dirigé jusque-là par Mamoun Bouhdoud, ministre «interdit de parole» et Anis Birou à cause de plusieurs dysfonctionnements constatés dans son ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger.
En gros, Al Akhbar poursuivi en justice par huit ministres en poste, dresse sa propre liste des titulaires de maroquins qui sont sur un siège éjectable. Pourtant, personne ne connaît vraiment le verdict final: il est entre les mains du souverain.