Une circulaire d’El Othmani redéfinit la relation entre la Cour des comptes et les ministres

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Revue de presseKiosque360. Après la convocation de cinq ministres par la présidente de la Cour des comptes, El Othmani a décidé de redéfinir la relation de l’Exécutif avec cette juridiction. Désormais, un interlocuteur sera désigné dans chaque ministère pour assurer l’interface entre ces institutions.

Le 06/06/2021 à 20h37

Le chef du gouvernement semble ne pas avoir apprécié la manière dont la présidente de la Cour des comptes (CC), Zineb El Adaoui, cherche à avoir la «mainmise» sur les ministres. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 7 juin, qu’en réponse à la convocation de cinq ministres par cette juridiction, El Othmani a signifié à El Adaoui qu’elle devrait dorénavant traiter avec des interlocuteurs officiels désignés au sein des ministères. Il faut rappeler que la nouvelle présidente de la CC n’a pas tardé à user de ses prérogatives pour convoquer le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Benchaâboun. Une première dans les relations entre l’Exécutif et cette juridiction qui a suscité une vague d’interrogations auprès des ministres, qui attendaient avec impatience la réaction d’El Othmani. 

Ce dernier a, quelques heures après l’audition du ministre Benchaâboun, diffusé une circulaire appelant les ministres à renforcer la communication avec cette juridiction pour qu’elle puisse accomplir sa mission d’audit et de contrôle. Le chef du gouvernement a essayé de calmer le jeu en justifiant la liberté d’action de Zineb El Adaoui par les pouvoirs constitutionnels dont bénéficie la juridiction qu’elle dirige, ainsi que les dispositions de la loi relative au code des juridictions financières. La mission de la CC, ajoute El Othmani, va de pair avec le contenu du programme gouvernemental, notamment en matière de renforcement de la transparence, de l’intégrité et de la bonne gouvernance.

Le quotidien Assabah rapporte que le chef du gouvernement a appelé les ministres à désigner un interlocuteur spécialisé doté du grade minimum de directeur central afin d’assurer l’interface entre la Cour des comptes et les ministères. La circulaire rappelle que cette juridiction dispose de nombreuses prérogatives, parmi lesquelles on trouve l’audit des comptes des institutions publiques, le contrôle de gestion, l’évaluation des programmes et des projets, ainsi que le suivi de l’exécution des recommandations qui découlent de ces missions de contrôle. 

Le code des juridictions financières permet, par ailleurs, à la CC d’évaluer le degré des réalisations des objectifs définis et des résultats obtenus, ainsi que les coûts et les conditions d'acquisition des moyens utilisés. La Cour des comptes est chargée, en outre, de contrôler la légalité, la crédibilité des opérations exécutées, la véracité des services offerts, ainsi que les approvisionnements fournis et les travaux exécutés, conclut la circulaire du chef du gouvernement.

Par Hassan Benadad
Le 06/06/2021 à 20h37