Comme on pouvait s’y attendre, l'annonce du lancement, lundi 2 février à Agadir, des manoeuvres de l’African Lion n’est pas passée inaperçue en Algérie. Mais cette fois, la presse à la solde du département d’Ahmed Medine, patron du renseignement militaire algérien (DRS), a été chercher une «réaction» à Genève pour donner à sa thèse conspirationniste un vernis de légitimité. Le boulot a été confié au quotidien Al Khabar qui nous rapporte, à partir de la capitale suisse, une analyse pour le moins «fumeuse». Les manœuvres militaires, lancées à Agadir, par les états-majors des Forces armées royales et des armées américaines ne vaudraient rien sans la participation de l’Algérie, a fanfaronné Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam).
Ce politologue, abonné aux émissions débat de France 24, en a rajouté une louche "complotiste" en estimant que ces manœuvres pourraient être considérées comme un «acte de provocation» contre l’Algérie. Mais alors, pourquoi Alger a-t-elle exclu le Maroc de l'axe de lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne ? Une chose, cela étant, reste sûre : la sortie du «consultant» algérien, Hasni Abidi, peut être considérée comme une soupape à la grosse panique qui gagne le QG de l’armée et des services de renseignement militaire algérien (DRS). Les manoeuvres de l’African Lion sont en effet présentées par le Haut commandement US en Afrique, Africom, basé à Stuttgart, en Allemagne, comme étant les plus grandes jamais organisées en Afrique.
Pour rappel, les généraux algériens s’étaient réjouis de l’annulation, à la demande du Maroc, des manoeuvres 2013 de l’African Lion, en réaction à la proposition de Susan Rice, ex-ambassadrice US à l’ONU, d’élargir le mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme. La coopération militaire entre les Etats-Unis et le Maroc est en tout cas repartie au plus fort.