Un journal belge établit de manière impartiale le lien entre le Hezbollah et le Polisario

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Le journal belge "La Libre Belgique" décortique dans un article méticuleux le lien entre l’allié chiite de l’Iran, le Hezbollah, et le front Polisario, soutenu par Alger. Détails.

Le 04/05/2018 à 12h48

La décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, en raison du soutien militaire apporté par le bras libanais des Mollahs, le Hezbollah, au front Polisario, soutenu par Alger, continue de faire couler de l’encre. Le journal belge La Libre Belgique établit de manière claire et impartiale, le lien entre le mouvement chiite libanais pro-Iran et le mouvement séparatiste du Polisario. Dans un article méticuleux, le journal belge se fait d'abord l'écho des accusations portées par le Maroc, mardi 1er mai via son MAECI, à l’encontre de la République islamique d’Iran, pointée pour son implication "à travers le Hezbollah dans une alliance avec le Polisario contre la sécurité nationale et les intérêts supérieurs du Royaume".

Evoquant le soutien militaire apporté par les Mollahs d’Iran, via le Hezbollah de Hassan Nasrullah, la publication belge s’est arrêtée sur "la livraison d’armes récemment" par le mouvement chiite au front séparatiste, avec le soutien d’un agent iranien à l’ambassade de Téhéran à Alger. Un développement inédit et qui marque une étape charnière dans les relations effectives existantes depuis 2016 entre le Hezbollah et le Polisario.

Le ministre Bourita, de retour de Téhéran où il avait informé son homologue Mohammad Javad Zarif de cette rupture diplomatique, soutient en effet que "ces liens remontent à deux ans avec la mise en place d’un comité de soutien du front Polisario au Liban, sous les auspices du Hezbollah", rappelle la publication.

"L’initiative est suivie par une visite d’une délégation militaire de la milice chiite à Tindouf, une ville de l’Ouest algérien non loin de la frontière avec le Maroc et le territoire sahraoui, connue pour abriter le «quartier général» du Polisario et des camps de réfugiés sahraouis", rapporte la publication.

Hezbollah-Polisario, même facette politique et militaire

Interrogée par La Libre Belgique, au sujet des affinités entre le Hezbollah et le Polisario, Elena Aoun, professeur à l’université catholique de Louvain (UCL) et spécialiste des conflits au Moyen-Orient, estime que "dans la mesure où le Polisario" se présente en tant "que mouvement de résistance à l’occupation (...) il ne serait pas étonnant que le Hezbollah cherche à lui prêter main-forte".

L'assistance iranienne au Polisario, via le Hezbollah, doit être replacée "dans le cadre d’une polarisation croissante des lignes de partage internationales" qui met en jeu un "axe anti-iranien, et plus subtilement antirusse, regroupant les Etats-Unis de Trump, l’Arabie saoudite et –très activement-Israël, ainsi que le suggère la campagne actuelle de Netanyahou contre l’accord sur le programme nucléaire iranien", estime Elena Aoun. "Le Maroc, pour d’innombrables raisons dont le soutien pour ses positions sur le Sahara occidental, a besoin du soutien des Etats-Unis et des alliés du Golfe", croit-elle savoir.

La Libre Belgique a également donné la parole à Didier Leroy, chercheur à l’Institut royal supérieur de défense (IRSD) et assistant à l’Université libre de Bruxelles (ULB), qui a souligné que "le Hezbollah a beaucoup d’intérêts (financiers) en Afrique de l’Ouest et du Nord, à travers les affaires des nombreuses familles de la diaspora chiite".

"Ces individus sont toujours en quête de business. Et l’accès à la façade atlantique pour exporter le gaz et les phosphates algériens" représente une opportunité de revenus pour le Hezbollah, a-t-il ajouté.

Vous avez bien lu: la pique est à peine voilée à l'encontre d'Alger, qui rêvait tout haut de se ménager un accès à la façade atlantique. Le Polisario n'est qu'un instrument des visées hégémoniques du voisin de l'est, réel protagoniste du conflit créé autour du Sahara marocain.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 04/05/2018 à 12h48