Le secrétariat général de l’Union marocaine du travail (UMT) et la nouvelle configuration de ses instances dirigeantes à l’échelle centrale, mis en place lors du dernier congrès national, sont fortement critiqués dans certains régions. A Tanger, les militants de la centrale syndicale sont montés au créneau pour dénoncer la mainmise sur le syndicat par des retraités et de vieux routiers, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition de ce mardi 19 mars. Cette colère des militants a provoqué la démission collective des structures syndicales du secteur de la santé au niveau de cette ville. D’autres démissions auront lieu dans d’autres unions locales, font savoir les sources du quotidien.
La fièvre du troisième mandat fait déjà des dégâts organisationnels. Ainsi, certains militants ont choisi l’arme de la démission pour protester contre le retour des vieux routiers et le maintien des retraités aux commandes de la centrale syndicale, barrant la route aux jeunes et au nouveau sang dans les veines syndicales de l’UMT, alors que d’autres ont opté pour le militantisme et la résistance pour combattre le phénomène de l’intérieur. «En amendant les statuts de la centrale syndicale au 8ème étage, dans la nuit, pour baliser la voie à un troisième mandat, Moukharik a porté préjudice au syndicat et à ses militants. Ainsi, on dirait que le syndicat c’est Moukharik et Moukharik, le syndicat», dénonce un militant de Tanger. Et de souligner que toute cette manœuvre n’empêchera pas les militants de poursuivre leur militantisme au sein des structures locales et régionales, à l’échelle des fédérations professionnelles et au niveau des instances organisationnelles parallèles pour imposer le changement, défendre les salariés et la classe ouvrière. Ce militant, ajoutent les sources du quotidien, appelle à l’action de l’intérieur, puisque les démissions arrangent les vieux routiers et les retraités pour faire main basse sur la centrale syndicale. Le troisième mandat démarre ainsi par une guerre de générations.