Tunisie : L'état d'urgence prolongé jusqu'en juin 2014

Manifestation dans les rues de Tunis 

Manifestation dans les rues de Tunis  . DR

La crise en Tunisie se poursuit. Preuve en est, la présidence tunisienne a annoncé ce dimanche la prolongation de l'état d'urgence pendant encore huit mois jusqu'en 2014.

Le 03/11/2013 à 11h38

La crise en Tunisie se poursuit. Ce dimanche, la présidence tunisienne a annoncé la prolongation de l'état d'urgence "jusqu'à la fin du mois de juin 2014" ! Après l'échec de l'opposition samedi, celle-ci s'est donné jusqu'à lundi midi (11h GMT) pour "annoncer le nom du chef de gouvernement", a annoncé le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise sur sa page Facebook. Selon le service de presse de l'organisation, les négociations doivent reprendre demain dès 8h (GMT) du matin.

Pour rappel, le "dialogue national" ouvert le 25 octobre dernier était censé donné lieu à la nomination de "la personnalité indépendante", ce samedi, appelée "à succéder au Premier ministre islamiste Ali Larayedh et conduire la Tunisie vers des élections à la tête d'un gouvernement apolitique". Or, les discussions ne parviennent pas à départager deux candidats: Mohamed Ennaceur, 79 ans, soutenu par l'opposition, et Ahmed Mestiri, 88 ans, soutenu par Ennahda. Bien que les deux hommes soient des "vétérans de la politique", l'opposition ne semble pas rassurée quant à l'état de santé du premier et l'indépendance politique du second, craignant qu'Ennahda ne cherche à contrôler indirectement le gouvernement via Mestiri.

Mais alors que les politiques débattent, la crise et les affrontements continuent d'inquiéter la populations tunisienne. Depuis la révolution de janvier 2011 à juin 2014, le pays vit dans un contexte de violences jihadistes qui se font de plus en plus accrues. Neuf gendarmes et policiers ont été tués au cours du seul mois d'octobre à l'issue des affrontements et des attaques attribués aux jihadistes. Cette semaine encore, deux sites touristiques ont d'ailleurs été ciblés. L'annonce de la prolongation de l'Etat d'urgence n'est pas pour rassurer l'opinion publique internationale.

Par Sophia Akhmisse
Le 03/11/2013 à 11h38