Plusieurs présidents de communes, parmi lesquels se trouvent des parlementaires, risquent d’être révoqués dans le cadre d’une large campagne d’assainissement menée par le ministère de l’Intérieur contre la mauvaise gestion des budgets communaux. C’est ainsi que le gouverneur de Tétouan a saisi le tribunal administratif pour statuer sur le cas du président de la commune d’Oued Laou, également membre du groupe parlementaire à la Chambre des représentants. Ce dernier aurait commis plusieurs violations de la loi organique relative aux communes et délivré des autorisations sans l’approbation, prévue par la loi, de l’Agence urbaine.
Le tribunal administratif a reporté l’instruction du dossier du parlementaire socialiste à la fin du mois courant. En revanche, il a entamé l’étude des requêtes portant sur plusieurs présidents de communes appartenant au PAM, au PPS et au MP. C’est ainsi que le président de la commune rurale de Benkrich (PAM) a été destitué, en attendant de statuer sur les cas de plus de 15 présidents dont six relèvent de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Selon des sources proches des enquêtes, plusieurs de ces élus sont menacés de destitution et de poursuites judiciaires pour de multiples dysfonctionnements dans la gestion de leurs communes. Ces enquêtes menées par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur entrent dans le cadre de l’application du contenu du discours royal établissant une corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 9 mars, que le maire PJDiste de Tétouan, Mohamed Idaâmar, se trouve dans la liste des élus menacés de révocation par la justice administrative. Il en va de même pour Larbi Ahnine, membre du groupement et parlementaire du PPS, qui présidait la commune d’Azla avant d’en céder les rênes à sa femme. La liste comprend également le président de la commune d’Oued Laou, Mohamed Mellahi (USFP), ainsi que d’autres responsables de communes dans la région d’Al Hoceima, dont la majorité est affiliée au PAM.
Ces dysfonctionnements ont été constatés quand une commission de l’inspection générale du ministère de l’Intérieur a fait une tournée marathonienne dans plusieurs communes de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Certains dirigeants de communes ont échoué dans leur tentative de dissuader le ministère de l’Intérieur de soumettre leurs dossiers à la justice administrative. L’un d’eux a même eu recours à la «médiation» du dirigeant d’un parti politique avec lequel il entretient des relations étroites.