Après son appel du pied pour qu’Alger renonce au soutien du Polisario, devenu un lourd fardeau pour l’Algérie, le patron du FLN, Ammar Saâdani, en remet une couche et boycotte, une fois n’est pas coutume, les travaux du 14ème congrès du front séparatiste. Selon des sites séparatistes, entre autres "Al mostakbal sahraoui", même des militants de l’ex-parti unique présents au congrès n’ont pas pris la parole au nom du FLN, ce qui laisse entendre que la position de Saâdani n’est pas personnelle et, du coup, engage le parti tout entier.
L’absence de Saâdani confirme en effet son attachement à la déclaration qu’il avait faite il y a un mois sur les plateaux d’Ennahar TV remettant en question la position «historique» de l’Algérie sur la question saharienne.
«Cette escalade (avec le Maroc) n’est dans l’intérêt de personne dans la région. Ce sont des manipulations du colonialisme qui cherche à allumer les minorités», avait dit le patron du FLN, affirmant avoir «des vérités à dire au peuple algérien et que je ne peux dire qu’au moment opportun». Des «vérités» qui risqueraient de «sortir le peuple algérien dans la rue».Cette sortie avait valu au patron du FLN des critiques virulentes de la part des gardiens de la ligne politique orthodoxe algérienne, dont Ahmed Ouyahya, chef de cabinet de la présidence algérienne, qui s’était empressé d’arranger une rencontre entre Bouteflika et le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz à Alger pour montrer que la position d’Alger sur le conflit saharien n’avait pas changé.
Une chose reste pourtant sûre. La sortie du patron du FLN et, après lui, celle de Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs, démontre au moins que le dossier saharien n’est plus un «tabou» en Algérie et qu’il commence à devenir un sujet de débat interne, voire de polémique puisque le légendaire soutien algérien au Polisario ne fait pas l’unanimité chez la classe politique, encore moins chez l’opinion publique.