Charles Saint-Prot a invité la Commission européenne à faire la lumière sur le sort réservé à l’aide humanitaire accordée par l’UE. Depuis plusieurs années, en effet, de hauts officiels algériens et des dignitaires du Polisario se partagent le butin au détriment des habitants des camps de Tindouf. Dans son édition du mercredi 19 août, Aujourd’hui Le Maroc revient sur l’intervention médiatique du directeur général de l'Observatoire français d'études géopolitiques (OEG).
«Ce système de pillage systématique est bien connu des instances internationales, notamment de l’Union Européenne qui est l’un des principaux donateurs». Le montant des dons accordés par l’UE s'est donc fait sur des bases erronées, rappelle le journal francophone, le "recensement de la population n’ayant jamais été réalisé". «Ce scandale n’a pu perdurer qu’en raison du laxisme, voire de la complicité avec le régime algérien de plusieurs états européens, et de l’ambiguïté de la commission de Bruxelles» a indiqué le DG de l’OEG dans sa déclaration.
Celui-ci souhaite «un strict contrôle sur l’attribution de l’aide et un recensement exact par le Haut Commissariat aux réfugiés dans les camps sous contrôle des autorités algériennes et de leurs supplétifs du Polisario». Plus concrètement, l’expert français invite la Commission européenne à «cesser son laxisme à l’égard des pratiques du régime algérien qui vole les droits humains des personnes retenues dans les camps de Tindouf et nourrit un conflit artificiel contre l’unité nationale du Maroc».
Dans ce sens, Aujourd'hui Le Maroc rappelle les conclusions du rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) réalisé entre 2003 et 2007 sur l’aide alimentaire accordée par l’UE et ses Etats membres aux populations de Tindouf. «Elles démontrent des détournements à grande échelle de cette aide et dévoilent l’économie illicite qui s’est développée autour d’elle», avait lancé Gilles Pargneaux, président du groupe d'amitié UE-Maroc au Parlement européen, à l’adresse de cette Commission, alors que ces conclusions ont été divulguées huit ans après l'étude, en janvier 2015.
Aussi, des fonds réservés par les donateurs internationaux à des projets d’alimentation des camps en eau potable ont également été divulgués. Selon ces informations, d’importants montants auraient été débloqués par les donateurs humanitaires pour la réalisation d’un programme dans ce sens, mais les dirigeants du Polisario les avaient détournés à leur profit.