Des dizaines de salafistes ont observé des sit-in devant huit mosquées, vendredi dernier, en signe de solidarité avec les dix daechiennes récemment arrêtées par le BCIJ. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 17 octobre, ces sit-in ont été organisés par les membres de la «Commission conjointe de défense des détenus islamistes».
En effet, les manifestants metten en doute les faits reprochés à ces jeunes femmes. Ils prétendent également que les objets saisis au moment de leur arrestation «ne sauraient être des preuves convaincantes». Selon eux, ces femmes sont des «boucs émissaires» servant à «satisfaire certaines parties étrangères».
Ainsi, affirme le journal, malgré les preuves tangibles et irréfutables de l’existence de liens entre ces jeunes filles et l’organisation terroriste Daech, et bien que ces femmes aient été arrêtées alors qu’elles s’apprêtaient à mettre en exécution un projet terroriste le jour du scrutin du 7 octobre, les salafistes exigent leur relaxation. Bien plus, ils les utilisent pour faire chanter l’Etat et l’obliger à mettre fin à ce qu’ils considèrent comme «l’épreuve des détenus salafistes».
Par ailleurs, les allocutions qui ont été prononcées devant huit mosquées, dans les huit villes d’origine des dix détenues daechiennes, n’ont pas dérogé à la rhétorique salafiste, niant tout lien entre les détenus salafistes et les attentats du 16 mai 2003 et mettant en doute la version officielle de ces attentats qui ont causé la mort de dizaines d’innocents. De même qu’ils ont, encore une fois, accusé les autorités de torture et de sévices en tous genres contre les détenus salafistes.
Bref, les manifestants ont été fidèles à eux-mêmes. Sauf que cette fois, puisqu’il s’agit de jeunes femmes, ils exigent, tout en mettant en doute la version officielle des faits qui leur sont reprochés, que leur interrogatoire soit effectué en présence de leurs tuteurs. Ils accusent, de même, les autorités d’avoir détruit leur avenir, certaines étant très studieuses tandis que d’autres s’apprêtaient à convoler en justes noces.
A noter que le juge d’instruction près la Cour d’appel de Salé, chargée des affaires de terrorisme, a ordonné l’incarcération des dix jeunes filles après la fin leur interrogatoire dans le cadre de l’enquête préliminaire. Elles sont notamment poursuivies pour formation d’une cellule terroriste affiliée à Daech.