Tarawih: le PJD et Al Adl Wal Ihsane à couteaux tirés

La mosquée Hassan II attire des dizaines de milliers de fidèles tous les soirs du mois sacré

La mosquée Hassan II attire des dizaines de milliers de fidèles tous les soirs du mois sacré . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Entre le PJD et Al Adl Wal Ihsane, la rupture est totale. Les critiques adressées au gouvernement, suite à la fermeture des mosquées le soir, ne passent pas dans les rangs du parti de la Lampe.

Le 18/04/2021 à 19h05

Entre le PJD et Al Adl Wal Ihsane, les temps sont loin d’être au beau fixe. L’interdiction par le gouvernement des prières des Tarawih durant ce mois de ramadan et les réactions qui s’en sont suivies ont, en effet, créé des tensions entre les deux parties. Dans son numéro du lundi 19 avril, Assabah rapporte que le parti de la Lampe a fini par réagir vigoureusement aux critiques d’Al Adl Wal Ihsane contre le gouvernement, ainsi qu’aux appels à enfreindre les restrictions sanitaires pour effectuer ces prières du soir. Pour rappel, plusieurs incidents ont été relevés, ces derniers jours, dans les villes de Tanger et de Fès où des citoyens ont bravé l’interdiction pour effectuer la prière après le ftour, encouragés par certains représentants du mouvement islamique.

Pour le PJD, c’était la provocation de trop. Dans un éditorial diffusé sur le site du parti, le parti du chef du gouvernement a dénoncé ces agissements qui ont eu pour seul résultat une aggravation de la situation sanitaire dans le Royaume et la multiplication des cas d’infection à la Covid-19.

Le texte du PJD, ajoute Assabah, se veut extrêmement clair sur la relation entre les mesures de prévention des citoyens et la religion. Il rappelle, dans ce cadre, que la décision de fermer les mosquées la nuit est conforme aux valeurs de l’islam qui accorde la priorité à la préservation de la santé des musulmans.  Dans la même lignée, un topo, pas très rassurant, de la situation sanitaire au Maroc est dressé. Il est souligné que les scientifiques estiment que le Royaume entame la troisième vague de la pandémie, marquée cette fois-ci par un variant britannique qui semble beaucoup plus dangereux que la souche mère. Ceci appelle plus que jamais à la vigilance pour éviter que la situation ne déborde. L’éditorial publié sur le site du PJD va encore plus loin, s’attaquant aux incohérences dont font preuve certains détracteurs, surtout ceux qui considèrent que ces mesures sont une attaque contre l’islam. Le texte, relève Assabah, se pose par exemple la question de savoir pourquoi les sportifs ne considèrent pas l’interdiction des supporters durant les matchs comme une tentative de tuer le sport dans notre pays. De même, pourquoi la fermeture des bars n’a-t-elle pas été considérée comme une victoire des "religieux"? Autant d’exemples cités et dont le but est principalement de rappeler qu’aucune partie n’est ciblée par les mesures de prévention contre la propagation de la pandémie. La seule chose qui compte, pour le gouvernement dirigé par le PJD: la maîtrise de la situation sanitaire.

Par Fayza Senhaji
Le 18/04/2021 à 19h05